Zurich (awp) - La Bourse suisse hésitait sur la direction à prendre mardi à l'approche de la mi-journée. Après une entame sur des gains modestes, contrastant avec la clôture en fanfare de Wall Street, le SMI des valeurs vedettes a pris le chemin de la cave et n'est pas parvenu à reconquérir la barre des 11'400 points sous laquelle il avait glissé.

La surperformance des entreprises technologiques américaines à Wall Street la veille "semble indiquer que les investisseurs sont de plus en plus convaincus que la Fed devra bientôt envisager de réduire ses taux", estime Michael Hewson, analyste auprès de CMC Markets, relevant que les rendements ont également augmenté sur les marchés obligataires.

"Les entreprises taillent dans les effectifs, les investisseurs achètent des actions", mais "les suppressions de postes et les mesures de réduction de coûts peuvent ne pas être toutes positives, elles pourraient être le signe d'un ralentissement de la demande", avertit Ipek Ozkardeskaya, pour Swissquote.

L'activité économique de la zone euro a retrouvé la croissance en janvier après six mois de contraction, augmentant la probabilité qu'une récession soit évitée cet hiver.

En Suisse, les exportations ont gonflé de 7,2% en 2022 pour atteindre un nouveau pic historique à 278,6 milliards des francs suisses, mais ont stagné après correction de l'effet prix. Les importations se sont accrues de 16,8% en termes nominaux et ont légèrement progressé en termes réels.

A 11h10, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,09% à 11'396,07 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,07% à 14'640,32 points. Le Swiss Leader Index (SLI) en revanche grappillait toujours 0,18% à 1773,46 points. Sur les 30 valeurs qui le composent, 19 pointaient toujours dans le vert et dix dans le rouge, Julius Bär restant sur ses marques.

Straumann et Sonova (+2,0% chacun) se disputaient la première place, juste devant la porteur Swatch (+1,7%).

L'horloger biennois a fait état de résultats inférieurs aux prévisions en raison notamment des difficultés auxquelles il a été exposé en Chine. Juste avant la publication surprise des chiffres, Morgan Stanley avait par ailleurs relevé sa recommandation pour l'action au porteur à "equal weight", après "underweight", relevant dans la foulée son objectif de cours. Le concurrent Richemont (+0,04%) se situait de justesse en territoire positif.

Logitech (+1,5%) a subi, comme attendu, un net recul des affaires au troisième trimestre de son exercice décalé, comprenant les importantes ventes de Noël.

Qatar Investment Authority a étoffé sa participation dans Credit Suisse (+0,8%) à près de 6%, contre un peu plus de 5% fin 2021, selon le Financial Times (FT) qui se réfère à un document de la Securities and Exchange Commission (SEC).

Geberit (+0,6%) a vu son objectif de cours raboté coup sur coup par Jefferies et DZ Bank, qui ont tous deux confirmé leur recommandation de vente du titre.

Holcim (+0,3%) a annoncé l'acquisition d'une usine de fibre de verre au groupe Maryland Paper, pour un montant non dévoilé. Le site doit venir compléter les activités de couverture de la multinationale zougoise au pays de l'oncle Sam.

Dans le wagon de queue, Sika (-1,1%) tenait la lanterne rouge, derrière Alcon (-0,9%) et son ancienne maison-mère Novartis, Temenos et Adecco (-0,8% chacun). Sandoz, filiale génériques du géant rhénan en passe d'être autonomisée, va racheter au japonais Astellas les droits pour son traitement antifongique Mycamine (micafungin sodium).

Les deux autres paquebots du SMI Nestlé (-0,8%) et Roche (-0,2%) prenaient aussi l'eau.

Sur le marché élargi, Komax (+0,9%) a vu ses ventes bondir de plus de 40% à près de 600 millions de francs suisses. Le fabricant de machines d'usinage de câbles lucernois anticipe une marge opérationnelle (Ebit) de 12%, contre 10,6% en 2021.

Basilea (+1,9%) a dit s'attendre à un excédent d'exploitation de 18 millions de francs suisses, après avoir anticipé une perte comprise entre 10 et 15 millions de francs suisses.

Crealogix (+3,3%) a de son côté indiqué avoir renoué avec la rentabilité opérationnelle au premier semestre de son exercice décalé 2022/23.

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