Paris (awp/afp) - Les marchés actions rebondissaient un peu vendredi pour la première séance du deuxième semestre, après un bilan très mauvais lors des six premiers mois, un mouvement qui s'accompagne également d'une baisse notable des taux d'intérêt sur le marché obligataire.

Après une ouverture en nette baisse, les Bourses européennes ont changé de couleur: Paris prenait 0,63%, Francfort 0,67% et Londres 0,48% vers 14H00 GMT. A Zurich, le SMI gagnait 0,20%.

Après le pire semestre depuis 50 ans pour l'indice élargi, le S&P 500, Wall Street évoluait en hausse dans les premiers échanges: le S&P 500 prenait 0,41%, le Dow Jones 0,26%, le Nasdaq 0,55%.

A l'inverse, les taux d'intérêt pour les emprunts d'États sur le marché obligataire se détendaient fortement: le taux pour l'emprunt à 10 ans américain repassait largement sous les 3% (-18 points de base à 2,83%), au plus bas depuis début juin.

La tendance est la même en Europe, avec un baisse de onze points de base pour l'emprunt allemand à même échéance, à 1,22%.

Les investisseurs ont pu être un peu apaisés par la volonté de la Banque centrale européenne de veiller à ce que l'écart entre les taux obligataires entre les pays de la zone euro ne grandisse pas trop. Résorber la "fragmentation" en zone euro, c'est à dire les écarts ("spreads") entre taux d'emprunt souverains, est aussi dans l'intérêt des pays moins à risque comme l'Allemagne, a affirmé vendredi Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne.

L'institution a aussi fort à faire pour maîtriser la hausse des prix dans l'économie, avec une inflation qui a accéléré en juin pour atteindre un nouveau record: 8,6% sur un an.

Mais l'inflation sous-jacente, excluant les prix plus volatils des matières premières et de l'alimentation "a baissé un peu, à 3,7%, une bonne surprise car elle était attendue en hausse", remarque Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Cela ne suffira néanmoins pas pour empêcher la BCE de remonter ses taux directeurs dès sa prochaine réunion en juillet et dans d'autres d'ici la fin de l'année, selon les déclarations prises ces dernières semaines par sa présidente Christine Lagarde.

Les investisseurs craignent que ce durcissement ne provoque un brutal ralentissement économique, pouvant aller jusqu'à la récession. Dans ce contexte, ils sont davantage portés à aller vers les obligations d'Etat, où les rendements, qui ont bien augmenté depuis le début d'année, sont désormais plus attractifs.

Garantie pour Uniper ___

Le ministre des Finances allemand Christian Lindner a indiqué lors d'une conférence de presse que l'Etat allemand pourrait venir en aide au groupe d'énergie Uniper sous la forme de garantie sur des prêts.

Le titre Uniper, qui avait chuté lourdement jeudi après la suspension de ses prévisions pour 2022 et à cause des difficultés du groupe avec la baisse de l'approvisionnement en gaz de l'Allemagne par Gazprom, rebondissait de 11,50%, et sa maison-mère finlandaise Fortum de 6,15%.

En France, EDF bondissait de 8,74% et le producteur d'énergie danois Orsted montait de plus de 6%.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole repartaient à la hausse, soutenus par les interruptions de production en Libye et en Equateur, malgré la reconduction par l'Opep+ de son augmentation marginale du volume de production pour le mois d'août.

Vers 13H30 GMT, le Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, montait de 2,20% à 111,43 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour échéance en août, gagnait 2,31%, à 108,20 dollars.

Le dollar, valeur refuge pour le marché monétaire, grimpait de 1,37% face à la livre sterling à 0,8327 livre pour un dollar.

L'euro reculait de 0,71% à 1,0409 dollar.

Le bitcoin rebondissait de 4,38% à 19.550 dollars, après être brièvement repassé au-dessus de la barre des 20.000 dollars. Le mois de juin a été le pire de l'histoire de la cryptomonnaie avec une dégringolade de plus de 40%.

afp/rp