Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers restaient dans le vert vendredi, l'Europe accentuant ses gains, après l'ouverture de Wall Street en hausse.

Les investisseurs semblent croire à l'hypothèse des banques centrales qui répètent que l'inflation sera transitoire et martèlent qu'il n'est pas encore l'heure de réduire leurs soutiens monétaires.

La Bourse de New York a entamé la séance de vendredi comme elle avait conclu celle de jeudi, profitant d'un mouvement haussier.

Vers 14H15 GMT, le Dow Jones montait de 0,80%, le Nasdaq de 1,51% et l'indice élargi S&P 500 de 1,08%.

L'Europe continuait sur sa lancée: Paris prenait la tête avec une hausse de 1,25%, suivie de Francfort (+1,04%), Londres (+0,96%) et Milan (+0,98%). A Zurich, le SMI prenait 0,59%.

Depuis jeudi, le repli du taux américain à dix ans soutenait la remontée des indices actions. Il s'affichait vendredi à 1,63% contre 1,66% jeudi soir.

Vu les chiffres publiés cette semaine sur l'accélération de l'inflation aux États-Unis, les investisseurs continuent de se demander si les banques centrales ne vont pas être contraintes d'interrompre leur politique monétaire ultra-accommodante plus tôt que prévu.

Pour la Banque centrale européenne (BCE), la réponse est non: le conseil des gouverneurs s'est accordé lors de sa réunion fin avril, dont le compte-rendu a été publié vendredi, sur le fait de ne pas réagir trop rapidement à la hausse de l'inflation.

Les banquiers centraux étaient "généralement d'accord" sur "l'importance de voir à travers" la hausse des prix, "attendue comme étant temporaire", ainsi que la "volatilité accrue" qui devrait intervenir "dans les douze prochains mois".

Philip Lane, chef économiste de la BCE, a par ailleurs prévenu que les pressions sur les prix "devraient s'intensifier quelque peu en 2021 en raison des tensions sur les approvisionnements à court terme et de la reprise de la demande intérieure", l'inflation sera en conséquence "volatile pour le reste de l'année".

Les ventes au détail aux États-Unis ont été stables en avril par rapport à mars, lorsque les Américains avaient beaucoup consommé grâce aux aides du gouvernement. C'est moins bien qu'attendu, puisque les analystes tablaient sur une hausse de 1,8%.

Les consommateurs américains s'inquiètent d'ailleurs pour leur pouvoir d'achat. L'indice de l'Université du Michigan sur leur confiance s'est fortement dégradé en mai, en raison de la forte inflation attendue dans les mois à venir. Les analystes le voyaient pourtant progresser.

La production industrielle aux États-Unis a connu une hausse de 0,7% en avril, conforme aux attentes des analystes, selon les données publiées par la Fed.

Le secteur pétrolier rebondit ___

Après avoir fortement reculé jeudi, les prix du pétrole repartaient en franche hausse vendredi.

Vers 14H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 2% à 68,39 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin s'adjugeait 2,04% à 65,12 dollars.

Les valeurs pétrolières profitaient de cette remontée des cours du brut. A Londres, BP gagnait 1,67% à 314 pence et Royal Dutch Shell (action " B ") 2,60% à 1.360 pence. A Paris, le géant Total s'affichait en hausse de 2,42% à 39,75 euros.

Le secteur minier fait encore grise mine ___

Les valeurs minières souffraient toujours du fort repli du prix des matières premières comme le cuivre et le minerai de fer après leurs récents records. Rio Tinto perdait 2,35% à 6.156 pence et Antofagasta 2,04% à 1.781 pence. En revanche à Paris, ArcelorMittal redressait la tête (+0,47% à 26,83 euros).

Disney désenchante ___

La plate-forme de streaming Disney+ a dépassé les 103 millions d'abonnés, en dessous des attentes des analystes, et le marché s'inquiète d'un ralentissement de la croissance de ce moteur désormais essentiel de l'empire Disney. Le titre Walt Disney chutait de 4,63% à 170,10 dollars.

Le bitcoin se reprend ___

Le bitcoin reprenait des couleurs, s'échangeant à 50.893 dollars vers 14H00 GMT, en hausse de 3,18%. Il était tombé la veille à 46.045,10 dollars, une première depuis le 1er mars, prenant de plein fouet l'annonce par Elon Musk, patron du fabricant de véhicules électriques Tesla, que son entreprise n'accepterait plus la cryptomonnaie comme moyen de paiement.

L'euro montait de 0,52% face au billet vert, à 1,2145 dollar.

afp/rp