Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales restaient timorées mardi, les investisseurs refusant de trop s'exposer avant d'importantes publications les prochains jours, ce climat de prudence continuant de peser sur l'euro, qui a atteint la parité avec le dollar.

Wall Street évoluait en légère baisse: le S&P reculait de 0,31%, le Nasdaq de 0,56%, après une première chute de 2,26% lundi. Seul le Dow Jones se maintenait à l'équilibre peu après 14H00 GMT.

Les indices européens étaient aussi en léger repli. Francfort perdait 0,38%, Londres 0,29% et Paris 0,11%. A Zurich, le SMI grignotait 0,07%.

Mais l'événement de la journée pour les courtiers est la parité atteinte par l'euro face au dollar, après plusieurs semaines de chute. Ce seuil n'avait pas été atteint depuis 2002, année de sa mise en circulation.

Avant des publications importantes, notamment les chiffres de l'inflation aux États-Unis mercredi ou le coup d'envoi de la saison des résultats d'entreprises, "les investisseurs se sont à nouveau repliés sur la sécurité du dollar américain, délaissant les actifs risqués au profit des valeurs refuges", décrit dans une note Craig Erlam, analyste d'Oanda.

La monnaie unique est tombée à tout juste un dollar à 09H46 GMT, avant d'amorcer un rebond. A 14H00 GMT, elle évoluait à 1,0052 dollars, en hausse de 0,12% par rapport à la clôture de lundi.

Le dollar est renforcé depuis plusieurs mois par la politique restrictive de la Réserve fédérale américaine pour lutter contre l'inflation, l'institution américaine ayant parlé plus fort et agi plus vite contre la hausse des prix que la Banque centrale européenne.

Parmi les autres facteurs ayant joué contre l'euro, on compte "les risques croissants de récession en Europe", sous la menace d'une "crise énergétique" cet hiver alors que les approvisionnements en gaz russe sont menacés par les conséquences de la guerre en Ukraine, mentionne M. Erlam.

Le cours de référence du gaz naturel, le TTF néerlandais, était en hausse de 6,37% à 175 euros le mégawattheure.

Le WTI replonge sous les 100 dollars ___

Le prix du pétrole plongeait mardi, le WTI passant sous les 100 dollars comme en début de semaine dernière. Les inquiétudes s'amoncellent sur la demande, avec les signes d'affaiblissement de l'économie mondiale et la poursuite en Chine des confinements stricts pour lutter contre la pandémie de Covid-19.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, perdait 6,30% à 100,36 dollars quand son homologue américain, le baril de WTI, à échéance août, chutait de 6,01% à 97,86 dollars.

De nouvelles taxes sur le pétrole et les banques en Espagne ___

Le gouvernement espagnol a annoncé mardi un impôt exceptionnel sur les bénéfices des grands groupes énergétiques et financiers afin de compenser le coût des mesures de soutien mises en place ces derniers mois face à l'envolée de l'inflation.

A Madrid, Banco Sabadell chutait de 7,96%, Caixabank de 8,24%, Santander de 4,73%. Le groupe pétrolier Repsol reculait de 5,37%.

D'autres banques en Europe étaient en forte baisse, notamment en Italie avec Banco BPM (-5,08%) ou Unicredit -4,11%.

Saipem ne collecte pas assez de fonds et plonge ___

La société italienne d'ingénierie pétrolière Saipem plongeait de plus de 40% à Milan, après n'avoir pas réussi à lever autant de fonds qu'elle espérait pour son augmentation de capital, seules 70% des nouvelles actions ayant été souscrites.

Elle entraînait en France l'entreprise du même secteur, Technip Energies (-6,97%).

Pavillon rouge pour les enseignes Gap et Old Navy ___

La directrice générale des magasins de vêtements Gap et Old Navy, Sonia Syngal, a démissionné de ses fonctions alors que les ventes du groupe ont beaucoup ralenti en début d'année, selon un communiqué lundi.

Le cours de Gap, qui a déjà perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le 1er janvier, chutait encore de 6,96% à Wall Street.

Du côté du bitcoin ___

Le bitcoin baissait de 2,33% à 19.930 dollars vers 13H40 GMT.

afp/rp