Paris (awp/afp) - La faible croissance en Chine et les signaux inquiétants envoyés par un indicateur aux Etats-Unis ralentissaient l'élan des marchés d'actions lundi, par ailleurs toujours nerveux quant à l'inflation.

La Bourse de New-York évoluait en légère hausse, le Nasdaq gagnant 0,45%, l'indice élargi S&P500 0,23%, et l'indice vedette Dow Jones restant à l'équilibre (-0,04%) vers 16H30 GMT.

L'Europe a terminé en baisse, de Paris (-0,81%) à Milan (-0,83%) en passant par Francfort (-0,72%) et Londres (-0,42%). A Zurich, le SMI a grignoté 0,06%.

Les marchés ont été refroidis par la Chine, qui a vu sa croissance s'essouffler au troisième trimestre. Le Produit intérieur brut (PIB) n'a progressé que de 4,9%, conséquence de la crise de l'immobilier et des pénuries d'électricité qui pénalisent les entreprises.

Le ralentissement se fait aussi sentir aux Etats-Unis: la production industrielle a chuté de 1,3% en septembre par rapport à août, alors que les analystes tablaient sur une légère hausse de 0,2%.

Par ailleurs, "les investisseurs se sont montrés prudents à l'approche de la saison des résultats" avec toujours "des inquiétudes persistantes concernant l'inflation", explique Fawad Razaqzada, analyste de ThinkMarkets.

La persistance d'une inflation soutenue met la pression sur les institutions monétaires et amène une plus grande volatilité sur les rendements souverains. Au Royaume-Uni, les investisseurs parient sur une hausse de plus en plus tôt des taux d'intérêt de la Banque centrale, entraînant une flambée du marché obligataire: le taux à 2 ans du Royaume-Uni grimpait de 13 points de base, à 0,72%, au plus haut depuis mai 2019 après des propos du gouverneur de la Banque d'Angleterre.

Aux Etats-Unis, les taux à deux ans ont atteint un plus haut depuis le début de la crise sanitaire à 0,44%, tout comme les taux à cinq ans (1,19%).

Les investisseurs surveilleront tout au long de cette semaine la suite de la saison des résultats et surtout les perspectives pour 2022 des entreprises, notamment leur capacité à maintenir leurs marges de profit.

Après des records, le pétrole se tasse ___

Les cours du pétrole perdaient un peu leur élan après avoir battu de nouveaux records pluriannuels lundi.

Vers 16H20 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre perdait 0,40% par rapport à la clôture de vendredi, à 84,50 dollars à Londres, après avoir atteint dans la nuit un plus haut depuis octobre 2018.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de novembre s'effritait de 0,07% à 82,22 dollars, après avoir touché 83,87 dollars, un prix plus vu depuis le 21 octobre 2014.

La hausse reste intacte aussi sur le bitcoin ___

Sur le marché des cryptomonnaies, le cours du Bitcoin montait de 4,68% à 62.160 dollars vers 16H25 GMT. Il se rapproche de son record de 64.870 dollars atteint en avril.

Le dollar américain est à un haut niveau face à l'euro, le billet vert profitant de son statut de valeur refuge dans un marché inquiété par le ralentissement de la croissance chinoise et par l'inflation.

L'euro grappillait 0,04% à 1,1604 dollar pour un euro.

Le luxe grelotte ___

Le tassement de la croissance chinoise a entraîné à la baisse des valeurs du luxe, dépendantes de ce marché. Le numéro un mondial LVMH a reculé de 2,23% à 650 euros, tout comme Kering (-2,39% à 652,80 euros) et Hermès (-1,40% à 1.271,50 euros).

A Londres, Burberry a reflué de 1,92% à 1.837 pence. A Zurich, Richemont cédait 1,00% à 108,80 francs suisses suisses. A Milan, Moncler lâchait 0,88% à 58,28 euros. A Francfort, Hugo Boss reculait de 2,07% à 52,10 euros.

Le patron de THG fait des concessions et rassure les marchés ___

THG, ex-The Hut Group, spécialisé dans les ventes en ligne de cosmétiques et produits nutritifs, s'est envolé de 20,53% à 349 pence à la Bourse de Londres après avoir indiqué que son patron Matthew Moulding renonçait à ses actions à droits spéciaux.

afp/rp