Paris (awp/afp) - Les tensions toujours aussi fortes sur les prix de l'énergie et sur l'inflation entraînaient les marchés boursiers à la baisse lundi, au sortir une semaine faste.

La Bourse de New-York a ouvert en baisse, après avoir connu sa meilleure performance hebdomadaire depuis juin la semaine dernière.

L'indice vedette Dow Jones perdait 0,31%, l'indice élargi S&P 500 0,09%, et seul le Nasdaq, à forte coloration technologique, se maintenait (+0,02%) vers 14H00 GMT.

En Europe dans le même temps, Paris (-1,00%), Milan (-1,24%), Francfort (-0,96%) et Londres (-0,63%) subissaient aussi des pertes. A Zurich, le SMI cédait 0,10%.

À l'inverse, les taux souverains montaient, le 10 ans américain atteignant 1,60%, effaçant presque intégralement le repli de la semaine précédente.

Le haut niveau de l'inflation "met de plus en plus sous pression les banques centrales" pour qu'elles agissent via une normalisation plus rapide que prévu des politiques monétaires, ce qui passe notamment par une hausse de leurs taux, explique Joshua Mahony, analyste d'IG.

Cette position a été renforcée dans le week-end par les déclarations du gouverneur de la Banque d'Angleterre. Andrew Bailey a averti que son institution pourrait être en position de "devoir agir" pour maîtriser l'inflation grimpante.

Le taux à 2 ans du Royaume-Uni grimpait de 14 points de base, à 0,73%, au plus haut depuis mai 2019.

Pour Michael Hewson, de CMC Markets, interrogé par l'AFP, Andrew Bailey n'a rien dit de nouveau mais le marché l'interprète comme le signal d'une accélération des perspectives de relèvement des taux.

"C'est un peu mettre la charrue avant les boeufs. La banque d'Angleterre est encore en train de faire de l'assouplissement quantitatif et ce serait plus facile d'arrêter ça d'abord", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, les investisseurs sont "déçus par les mauvaises données économiques de la Chine, montrant un ralentissement de la croissance", observe Pierre Veyret, analyste à ActivTrades.

La Chine a vu sa croissance s'essouffler plus qu'anticipé au troisième trimestre, avec une hausse du PIB de 4,9%, conséquence de la crise de l'immobilier et des pénuries d'électricité qui pénalisent les entreprises.

Les investisseurs surveilleront tout au long de cette semaine la suite de la saison des résultats et surtout les perspectives pour 2022 des entreprises, notamment leur capacité à maintenir leurs marges de profit.

Nouveaux records pour le pétrole ___

Les cours du pétrole ont battu de nouveaux records pluriannuels lundi, dans un climat haussier fait de forte demande, notamment avec la reprise du transport aérien, et d'offre contenue.

Vers 13H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre gagnait 0,98% par rapport à la clôture de vendredi, à 85,68 dollars à Londres, après avoir atteint un plus haut depuis octobre 2018.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de novembre prenait 1,62% à 83,61 dollars, après avoir touché 83,73 dollars, un prix plus vu depuis le 21 octobre 2014.

La hausse reste intacte aussi sur le bitcoin ___

Sur le marché des cryptomonnaies, le cours du Bitcoin montait de 3,32% à 61.380 dollars vers 13H45 GMT après avoir dépassé les 62.000 dollars lundi matin. Il se rapproche de son record de 64.870 dollars atteint en avril.

Le dollar américain à un haut niveau face à l'euro, le billet vert profitant de son statut de valeur refuge dans un marché inquiété par le ralentissement de la croissance chinoise et par l'inflation.

L'euro grappillait 0,04% à 1,1604 dollar pour un euro.

Le luxe grelotte ___

À Paris, LVMH (-3,01% à 646,70 euros), Hermès (-2,09% à 1.262,50 euros) et Kering (-3,30% à 646,50 euros) craignaient le ralentissement de la consommation en Chine.

À Londres, Burberry refluait de 2,14% à 1.833 pence. À Zurich, Richemont cédait 1,73% à 108 francs suisses suisses. À Milan, Moncler lâchait 1,67% à 57,82 euros. À Francfort, Hugo Boss reculait de 2,78% à 51,72 euros.

Des hourras pour Valneva ___

Le laboratoire franco-autrichien Valneva a fait état de résultats "initiaux positifs" dans le cadre de ses essais de phase 3 pour son candidat vaccin contre le Covid-19. L'action s'envolait de 41,17% à 16,94 euros à Paris.

afp/rp