New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fléchi sous le poids des craintes de récession et Wall Street a manqué de direction.

Les indices européens ont terminé la séance en baisse: Paris a perdu 0,90%, Francfort 1,73%, Milan 1,21%, tandis que Londres a limité la casse et cédé 0,15%. A Zurich, le SMI a même grignoté 0,02%.

La Bourse de New York a ouvert en baisse et hésité tout au long de la séance non loin de l'équilibre.

L'indice Dow Jones a grappillé 0,27%. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,03% et le S&P 500 0,07%.

"Le spectre de l'inflation est de retour et effraie les derniers optimistes sur l'économie", a commenté Andreas Lipkow de Comdirect.

Maximilien Monot, gérant de portefeuille de Monocle AM a décelé "une forme d'attentisme du marché américain et une sorte d'anxiété concernant l'évolution des chiffres" de l'économie.

"Les investisseurs font face à deux vents contraires: la Réserve fédérale qui est plus agressive et la tendance du marché qui est à la baisse", a ajouté Adam Sarhan, de 50 Park Investment, espérant que les résultats trimestriels d'entreprises qui approchent dans les semaines qui viennent "apporteront de bonnes nouvelles".

"Si ce n'est pas le cas, il faut se préparer à d'autres baisses" des indices, a-t-il souligné alors que Wall Street va clore jeudi un de ses pires semestres depuis le milieu des années 70.

Aux États-Unis, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,6% en rythme annualisé au premier trimestre, soit un peu plus que ce qui avait été initialement annoncé (-1,4% en avril).

"La révision du PIB est faible, mais elle est importante car elle reflète un ralentissement de la croissance des dépenses de consommation", indiquait Chris Low de FHN Financial.

Du côté des banques centrales, la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a concédé que la politique monétaire "n'était pas une science" mais plutôt "un élément d'art". Pour sa part, le patron de la Fed Jerome Powell a estimé que l'économie américaine était en "bonne forme" et devrait encaisser le virage monétaire de la banque centrale sans verser dans la récession.

Sur la marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines à long terme reculaient nettement, surtout en Europe ou le rendement du Bund allemand à dix ans cédait dix points de base.

Voyage et immobilier dégradés ___

Les actions du secteur du voyage chutaient dans le sillage de Carnival (-14,18% à New York), pénalisé par une note défavorable des analystes de Morgan Stanley selon Bloomberg.

À Paris, Air France-KLM a perdu 3,62% et Accor 4,89%. À Londres, easyJet a lâché 6,10%, TUI 6,23% et Fraport 7,03% à Francfort. À New York, Royal Caribbean (-10,26%) ou Norwegian Cruise (-9,33%) étaient aussi entrainés vers le bas.

Les foncières souffraient également après une note de Bank of America négative pour le secteur de l'immobilier, avec plusieurs dégradations de notes. "La croissance des loyers va disparaître" notamment en raison "des pressions récessionnistes", estimait par exemple cet avis.

Cette prévision a plombé Unibail-Rodamco-Westfield, qui a perdu 4,10%, mais aussi Covivio (-6,49%) à Paris, British Land (-8,66%) et Land Securities (-6,54%) à Londres, ou encore Inmobiliaria Colonial (-7,24%) à Madrid.

Le franc suisse à parité avec l'euro ___

Le franc suisse gagnait 0,80% face à l'euro et atteignait la parité avec la monnaie unique européenne pour la première fois depuis mars dernier.

"Le franc suisse est une valeur refuge par excellence et souvent en avance sur les autres marchés, sa hausse n'est pas de bon augure", dit Maximilien Monot, de Monocle.

Le dollar gagnait 0,82% face à l'euro à 1,0437 dollars, le plus bas niveau pour la devise européenne depuis deux semaines.

Le bitcoin perdait de 1,13% à 20.020 dollars.

Du côté des matières premières ___

Le pétrole a clos en baisse sur un marché que le ralentissement de la consommation d'essence aux États-Unis a fait tiquer, alors qu'un membre du gouvernement Biden a dit espérer un nouveau geste de l'Arabie saoudite.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a perdu 1,45%, pour clôturer à 116,26 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), également avec échéance en août, a lui cédé 1,77%, à 109,78 dollars.

afp/rp