Londres (awp/afp) - Le prix du cuivre échangé sur la Bourse des métaux londonienne (LME) a augmenté cette semaine, s'approchant jeudi, à 9.617 dollars la tonne, de la barre fatidique des 10.000 dollars, plus franchie depuis le 15 février 2011, avant de refluer.

C'est d'ailleurs ce jour-là que le cuivre avait atteint le plus haut prix de son histoire, à 10.190 dollars.

Pour Anna Stablum, de Marex Spectron, le contexte est plus que favorable à une hausse des prix avec un dollar américain malmené, propre à encourager les achats de métaux libellés en dollars, "et une inflation probable en raison de l'apport de liquidités à travers les différents plans de relance".

Le cours du métal rouge est également tiré par la demande notamment chinoise, le pays engloutissant la moitié de la production de la planète.

C'est en tout cas ce qu'a de nouveau pointé le Groupe d'étude international du cuivre (ICSG) dans son dernier rapport mensuel lundi, chiffrant à +14% l'augmentation de la demande apparente de cuivre en Chine entre janvier et novembre 2020.

La production étant quasi stable, en résulte pour cette période l'an dernier un déficit de métal rouge de 590.000 tonnes, selon l'institut.

Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est également connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale, d'où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).

Sur le London Metal Exchange, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 9.080,00 dollars vendredi à 16H50 GMT (17H50 à Paris), contre 8.909,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L'or dégringole

L'or a plongé vendredi à son plus bas niveau depuis fin juin 2020, à 1.719,46 dollars l'once, souffrant de la montée des taux sur le marché obligataire.

"Vu que l'or n'apporte aucun rendement, le métal risque de souffrir encore plus" face aux obligations, également considérées comme des valeurs refuges, a prévenu Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Mais les analystes de Saxo Bank estiment qu'un retour en grâce de l'or n'est pas exclu.

"La Fed (banque centrale américaine) pourrait agir pour empêcher les taux de monter trop, mais l'inflation pourrait augmenter quand même" en raison du plan géant de relance de l'économie prévu par Washington, ont-ils commenté.

L'or, valeur de protection contre l'inflation par excellence, pourrait alors repartir à la hausse.

Vers 16H50 GMT, l'once d'or coûtait 1.721,64 dollars l'once, contre 1.784,25 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Le café surchauffe

Les cours du café ont flambé cette semaine et effacé plus d'un an de pandémie, entraîné par les menaces qui pèsent sur l'offre.

La production est en effet en baisse notamment chez le premier producteur mondial, le Brésil, alors que la demande tient bon et devrait bénéficier des campagnes de vaccination contre le Covid-19, synonyme de réouverture des lieux de consommation de café hors domicile.

Les analystes de Rabobank ont par exemple réduit leurs attentes de production au Brésil pour la saison 2021/2022 à 56,2 millions de sacs de 60 kg, dont 36 millions d'arabica contre 37,2 millions lors de la précédente estimation fin décembre, "à cause de temps plus sec qu'à la normale" dans le pays.

En regard, la demande de café "premium" en sortie de confinement est forte, de quoi entraîner une situation de déficit d'offre pour la saison à venir, selon les analystes de la banque néerlandaise, de 3,2 millions de sacs pour l'arabica.

"En raison du cycle agronomique biennal négatif de la variété arabica et de la sécheresse pendant la période de floraison, la prochaine récolte de café brésilien à partir d'avril devrait chuter de 30% ou plus", a souligné Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 1.474 dollars vendredi à 16H50 GMT, contre 1.369 dollars le vendredi précédent à la clôture. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison au même mois valait 138,10 cents, contre 129,15 cents sept jours auparavant.

A respectivement 1.484 dollars la tonne vendredi et 140,45 cents la livre jeudi, les deux contrats de référence du robusta et de l'arabica sont revenus cette semaine à des prix plus vus depuis les 5 juillet et 17 décembre 2019.

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