L'été n'aura pas été de tout repos sur les marchés pétroliers, qui ont enregistré une profonde décrue des prix depuis leur sommet de juin, où le baril de Brent s'échangeait autour de 120 USD. Depuis, les investisseurs ont décidé de voir le verre à moitié vide en raison d'un risque accru de récession et de ses conséquences sur la demande mondiale de pétrole.

L'Agence internationale de l'énergie (IEA) a pourtant revu une nouvelle fois à la hausse sa prévision de demande pour 2022, de près de 300.000 barils par jour, une croissance principalement expliquée par le recours du pétrole pour produire de l'électricité, plus particulièrement en Europe où le cours du gaz naturel a enregistré de nouveaux records. Relevons néanmoins que l'OPEP se montre moins optimiste dans ses prévisions puisque le cartel a révisé à la baisse ses perspectives de demande dans son dernier rapport annuel, en pointant du doigt les risques de récession et les impacts de la politique zéro Covid-19 en Chine.

Les catalyseurs deviennent aussi moins haussiers du côté de l'offre. D'une part, la production russe se maintient à des niveaux élevés malgré les sanctions européennes, une résilience qui a contraint l’IEA à revoir à la hausse ses projections de production pour la Russie. D'autre part, les opérateurs gardent un œil attentif aux derniers rebondissements relatifs aux négociations sur le nucléaire iranien. Un accord, synonyme d'un retour du pétrole iranien sur les marchés internationaux, pèserait sur les prix. Une dynamique qui ne ferait évidemment pas les affaires de l'OPEP+, qui a récemment rappelé que le cartel élargi peut à tout moment réduire sa production pour soutenir les cours.

En données hebdomadaires, le Brent a enregistré une forte correction sur les trois derniers mois, qui ont ramené les cours en dessous de 100 USD. Les prix semblent avoir atteint un plancher autour de 94 USD. Un rebond pourrait ainsi se mettre en place en direction des 105 USD.