L’été est calme sur les marchés pétroliers, qui illustrent certainement le mieux l’incertitude des opérateurs, partagés entre les espoirs d’une reprise économique et les craintes d’une seconde vague de Covid-19 ici et là dans le monde. Autrement dit, les prix pétroliers grimpent lorsque les agrégats macroéconomiques s’améliorent, puis reculent lorsque les indicateurs avancés de la demande de brut se détériorent. Par conséquent, si les prix évoluent favorablement depuis le début du mois de mai, la volatilité s’est nettement réduite, à l’image de la faible amplitude des dernières bougies hebdomadaires.

Les performances hebdomadaires sont pratiquement nulles, un été ennuyeux à l’image de la dernière réunion de l’OPEP+. Celle-ci s’est déroulée en visioconférence et les échanges se sont concentrés sur le respect des taux de conformité des membres de l’organisation. A ce titre, si les fondamentaux se sont améliorés au cours des derniers mois avec une réduction de l’écart entre l’offre et la demande mondiale, le cartel insiste sur la fragilité de la demande, sans pour autant annoncer de nouvelles mesures de restriction d’offres.

Il convient ainsi de prendre de la hauteur et de s’attarder sur les attentes en matière de consommation et de production pour les prochains mois. Après s’être montrée particulièrement optimiste ces derniers mois, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a révisé ses prévisions de demande à la baisse en tablant sur une diminution de 8.1 millions de barils par jour (mbj) cette année, puis une augmentation de 5.2 mbj en 2021. Une prévision qui reste néanmoins plus favorable que celle de l’OPEP, qui s’attend à une destruction de la demande équivalente à 9.1 mbj en 2020.

Graphiquement, en données hebdomadaires, les cours du Brent progressent lentement mais surement, permettant de combler le gap ouvert le 9 mars dernier. Le débordement de ce niveau, grossièrement situé à 46 USD, permettrait de rallier les prochains niveaux majeurs à 49 USD (moyenne mobile à 50 semaines) puis le seuil psychologique des 50 USD le baril. En revanche, tant que les cours restent « coiffés » par cette zone technique, nous privilégierons le scénario d’une consolidation, légitime sur le plan technique et fondamental.