Le coup de mou des marchés pétroliers n’aura pas duré longtemps. Le déclin de la production américaine, temporairement affectée par l’ouragan Ida, a compensé la hausse des extractions décidée par l’OPEP+, l’organisation suivant à la lettre sa politique d’un relèvement graduelle de ses capacités de production. Selon les données de l’Agence américaine de l’énergie (EIA), 96% de la production de pétrole du Golfe du Mexique a été mise en arrêt lors du passage de l’ouragan, soit une baisse de l’offre de près de 1.7 million de barils par jour (mbj). Au niveau des prix, cela s’est traduit par un « V-bottom », c’est-à-dire une forte pression acheteuse qui a rapidement effacé la baisse des cours de la deuxième quinzaine du mois d’août.

Quittons les Etats-Unis pour l’Europe qui fait également les frais d’un marché de l’énergie tendu, mais du côté du gaz naturel. Les prix du gaz enregistrent des records sur le Vieux-Continent, la faute à un amoncellement de facteurs comme la reprise des activités économiques, une offre déprimée par la crise sanitaire, des niveaux de stockage historiquement bas et la défaillance de certaines infrastructures vitales en Russie. Ce véritable boom de l’énergie ruisselle sur le prix de l’électricité et du pétrole.

Du côté des prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (IEA), l’institution a une nouvelle fois révisé à la baisse son estimation de la demande de pétrole cette année en raison d’une résurgence des cas de Covid en Asie. En parallèle, l’IEA pointe du doigt la forte baisse des stocks mondiaux, qui permettent aujourd’hui de compenser l’écart offre-demande et qui ne seront reconstitués au mieux qu’au début de 2022.

D’un point de vue graphique, en données hebdomadaires, les prix du Brent évoluent à proximité de leur plus haut niveau de l’année, à quelques encablures des 76 USD le baril. La tendance de fond est de nouveau positive, en témoigne la pente des différentes moyennes mobiles sur cette unité de temps. Il faudra toutefois franchir le niveau précédemment cité afin de libérer un nouveau potentiel de hausse en direction des 80 USD.