PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en dents de scie en début de séance mardi, l'impact du repli des cours des matières premières atténuant celui du rebond des valeurs cycliques.

À Paris, le CAC 40 perd 0,15% à 5.784,24 points à 09h00 GMT alors qu'à Londres, le FTSE 100 gagne 0,35% et qu'à Francfort, le Dax recule de 0,15%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,3% et le Stoxx 600 de 0,08%.

Ce dernier avait progressé de 1,84% lundi, sa meilleure performance depuis le 9 novembre, grâce au reflux des rendements obligataires, aux progrès du plan de relance de l'administration Biden, au feu vert américain au vaccin de Johnson & Johnson et à des indicateurs économiques encourageants.

Wall Street a elle aussi connu une séance faste mais la tendance s'est inversée en cours de séance en Asie, après les déclarations du président de la Commission de régulation de la banque et de l'assurance chinoise, principale autorité financière du pays, sur la nécessité de prévenir les risques de bulles sur les marchés étrangers comme dans l'immobilier en Chine.

"Les marchés financiers évoluent à des niveaux élevés en Europe, aux Etats-Unis et dans d'autres pays développés, ce qui va à l'encontre de l'économie réelle", a-t-il dit.

La baisse des cours des matières premières, du pétrole au nickel, favorisée par l'appréciation du dollar, pèse également sur la tendance.

La suite de la séance sera animée entre autres par la première estimation de l'inflation dans la zone euro en février, un chiffre attendu à 10h00 GMT.

VALEURS

Le compartiment du pétrole et du gaz perd 1,41%, Total (-1,35%) est lanterne rouge du CAC 40 et BP abandonne 2,37%.

A l'opposé, les progressions les plus marquées sont pour les secteurs des médias (+0,40%) et des télécommunications (+0,30%).

A Paris, Danone (-0,52%) a effacé ses gains, le marché ne semblant pas convaincu par l'annonce d'une scission des fonctions de président et de directeur général, Emmanuel Faber, le PDG actuel, ne devant conserver que la présidence du conseil d'administration.

Edenred cède 2,98%, l'une des plus fortes baisses de l'indice parisien SBF 120, après des commentaires sur les incertitudes persistantes entourant ses activités.

A la hausse, le géant suisse du chocolat Lindt & Sprüngli gagne 3,31% après avoir dit tabler sur un rebond de ses ventes.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a terminé en baisse de 0,86% au lendemain d'un bond de 2,4%, les prises de bénéfice faisant reculer notamment les valeurs défensives de l'énergie et des services aux collectivités ("utilities").

En Chine, le SSE Composite de Shanghaï a perdu 1,21% et le CSI 300 1,28%, la prudence prenant le dessus à trois jours de l'ouverture de la session annuelle du Parlement et après les déclarations de l'autorité des marchés financiers sur le risque de bulles.

A Hong Kong, le Hang Seng a reculé de 1,21%. La société qui gère l'indice a annoncé une importante refonte de celui-ci avec l'objectif d'y inclure à terme 100 valeurs contre 52 aujourd'hui.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant un repli d'environ 0,3%.

La Bourse de New York a fini lundi en nette hausse, les investisseurs saluant l'arrivée du vaccin de Johnson & Johnson contre le COVID-19 et le vote de la Chambre des représentants sur le plan de relance américain ainsi que le repli des rendements obligataires.

L'indice Dow Jones a gagné 603,14 points, soit 1,95%, à 31.535,51, le Standard & Poor's 500 a pris 90,67 points, soit 2,38%, à 3.901,82 et le Nasdaq Composite a avancé de 396,48 points, soit 3,01%, à 13.588,83. Pour le S&P-500, il s'agit de la plus forte progression en pourcentage sur une séance depuis le mois de juin.

Apple a rebondi de 5,39%, la plus importante contribution à la hausse de l'indice.

TAUX

Sur le marché obligataire européen, le mouvement de repli des rendements est moins affirmé que lundi: celui des bons du Trésor américain à dix ans ne baisse plus que de 1,5 point de base environ à 1,4205% et celui du Bund allemand à dix ans est reparti à la hausse, à -0,337%.

CHANGES

Côté devises, le dollar amplifie sa progression en continuant de profiter des espoirs de reprise rapide de l'économie américaine: il s'apprécie de 0,23% face à un panier de référence.

L'euro, en baisse de 0,37%, n'est plus très loin de repasser sous 1,20 dollar.

PÉTROLE

Le marché pétrolier, qui profitait lundi des espoirs de reprise de la demande, s'inquiète désormais de la volonté de l'Opep+ d'augmenter son offre de brut sans attendre une amélioration marquée de la conjoncture mondiale.

L'Opep et ses alliés se réunissent jeudi pour débattre d'une augmentation de leur offre qui pourrait atteindre 1,5 million de barils par jour.

Le Brent abandonne 1,11% à 62,98 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,02% à 60,02 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand