Londres (awp/afp) - Le géant pétrolier britannique BP, qui vise la neutralité carbone à horizon 2050, voit dans les hydrocarbures une source de profits permettant d'accompagner son passage à un profil plus "vert", a expliqué son directeur général mercredi lors d'une conférence de l'industrie du pétrole.

"Le pétrole et le gaz sont au coeur de notre stratégie", a rappelé Bernard Looney lors d'une intervention à l'occasion de l'International Petroleum Week, car "ils alimentent notre transformation".

"L'argent généré par les hydrocarbures nous permet de nous transformer en une entreprise moins émettrice de carbone", a-t-il continué, rappelant que le pétrole et le gaz seront toujours indispensables à l'économie mondiale "pour les décennies à venir".

Mardi, le rival français de BP, Total, avait dit ne pas anticiper de baisse de la demande d'hydrocarbures avant 2030, lors de la même conférence, précisant qu'il entendait accompagner cette demande en augmentant sa production sur la période.

L'an dernier, BP a annoncé qu'il visait la neutralité carbone à l'horizon 2050 et a estimé que l'acquisition d'actifs d'énergie renouvelable faisait partie "du coeur de sa stratégie, qui prévoit de décupler les investissements du groupe dans les énergies à faibles émissions de CO2 pour atteindre environ 5 milliards de dollars par an".

C'est dans cette logique qu'il s'est par exemple positionné au début du mois, avec son partenaire allemand EnBW, comme candidat pour l'acquisition de deux baux d'exploitation de champs d'éoliennes en mer d'Irlande.

Le groupe va aussi se lancer sur le marché de l'éolien en mer via un partenariat avec le norvégien Equinor aux Etats-Unis.

"Les transitions sont difficiles, mais il y a plus de risques à ne pas changer qu'à changer", a souligné Bernard Looney dans son intervention mercredi.

BP sort tout juste d'une année noire : en 2020, le groupe britannique a enregistré une perte nette abyssale de 20,3 milliards de dollars - après un bénéfice net de 4 milliards de dollars l'année précédente - à cause d'un effondrement de la consommation et des cours du pétrole engendré par la crise sanitaire.

Pandémie oblige, l'International Petroleum Week se tient cette année par visioconférence et non à Londres comme jusqu'à l'an dernier.

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