New York (awp/afp) - Les marchés américains ont souffert mercredi après la publication de deux indicateurs pointant un ralentissement économique qui ont aussi calmé l'élan haussier des bourses européennes.

Après une ouverture dans le vert, Wall Street s'est retourné. Le Dow Jones a cédé 1,81%, l'indice Nasdaq s'est retranché de 1,24% et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 1,56%.

En Europe, Paris a terminé en hausse de 0,09% et Milan de 0,27% alors que Francfort a décliné de 0,03% et Londres de 0,26%. A Zurich, le SMI a cédé 0,31%.

Les indicateurs économiques du jour ont mis en lumière le ralentissement économique aux Etats-Unis, avec des baisses plus prononcées qu'attendu des ventes au détail et de la production industrielle.

"Les données récentes sont suffisamment ambiguës pour alimenter le débat sur une possible entrée en récession des États-Unis", observe William De Vijlder, chef économiste chez BNP Paribas.

Mais cette tendance montre aussi la réussite de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans sa lutte contre l'inflation, en passant par une baisse de la demande: les prix à la production aux Etats-Unis ont également reculé plus qu'attendu en décembre.

Les investisseurs continuent d'espérer que les banques centrales se montrent par conséquent moins volontaristes dans leur volonté de remonter leur taux, à l'image de la décision de la Banque du Japon mercredi, qui a maintenu sa politique accommodante, contrairement aux attentes de certains spéculateurs. La Bourse de Tokyo en a profité et fini en hausse de 2,5%.

Sur le marché obligataire, les taux souverains en Europe comme aux Etats-Unis baissaient fortement: le taux à 10 ans américain tombait à 3,36%, contre 3,54% mardi.

Et au niveau des monnaies, l'euro avançait très légèrement (+0,06%) face au dollar, après être monté au plus haut depuis avril à 1,0887 dollar.

La livre progressait davantage face au billet vert (+0,47% à 1,2344 dollar), au plus haut depuis un mois, après la publication de données sur l'inflation qui reste au-dessus de 10% au Royaume-Uni malgré un léger ralentissement.

Au tour de Microsoft de licencier ___

Le groupe informatique américain Microsoft a annoncé mercredi une série de mesures d'économies, dont le licenciement d'environ 10.000 employés d'ici fin mars, soit un peu moins de 5% de ses effectifs, "en réponse aux conditions macroéconomiques et aux changements de priorités des clients". L'action a reculé de 1,89%.

La firme de Redmond (Etat du Washington) justifie ses décisions par la nécessité de s'adapter aux "conditions macroéconomiques et au changement de priorités des clients".

ASMI poisson-pilote des semi-conducteurs ___

Le fabricant néerlandais de semi-conducteurs ASM International a revu à la hausse sa prévision de chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre, qui doit être publié fin février.

L'action a bondi de 9,78% et entraîné les poids lourds du secteur comme STMicroelectronics (+2,03%), ASML (1,19%), Infineon (+0,59%).

United Airlines survole les attentes ___

La compagnie américaine United Airlines, encouragée par la solidité de la demande pour ses billets d'avion même à des prix élevés, a dévoilé mardi des prévisions bien au-dessus des attentes pour 2023, anticipant notamment un quadruplement de ses bénéfices opérationnels. Pour autant, le titre a reculé de 4,57% à Wall Street, après une ouverture en hausse.

En Europe, le secteur aérien a été bien orienté. Air-France-KLM a pris 1,29%, ayant annoncé dans la journée ne pas faire d'offre pour l'italienne ITA Airways alors que Lufthansa (+5,41%) va soumettre une offre pour prendre une participation.

Linde dit "auf Wiedersehen" à Francfort ___

Le titre Linde a perdu 1,53%. Les actionnaires du chimiste allemand ont approuvé aujourd'hui la proposition de sa radiation de la Bourse de Francfort, actant la sortie d'un des poids lourds de l'industrie allemande de cette place financière européenne.

Du côté du pétrole ___

Les cours du pétrole qui avaient grimpé en matinée mercredi, profitant des espoirs de reprise économique de la Chine, se sont finalement repliés, affectés par la faiblesse les indicateurs économiques américains du jour.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a cédé 1,09% à 84,98 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, a lâché 0,87% à 79,48 dollars.

afp/rp