Paris (awp/afp) - Les places boursières limitaient les initiatives mercredi face aux incertitudes sanitaires, économiques et géopolitiques, tandis que Wall Street devrait être prudente dans l'attente de la publication du compte rendu de la réunion de politique monétaire de juillet de la Fed.

Vers 11H50 GMT, Paris (-0,33%), Francfort (-0,04%) et Londres (-0,28%) évoluaient en territoire négatif et en pleine torpeur estivale. A Zurich en revanche, le SMI avait largement franchi la barre des 12'500 points. Il gagnait 0,52%.

Pas de rebond en vue non plus à New York, où le contrat à terme du Dow Jones perdait 0,20% et celui du S&P 500 -0,09%.

"La source d'incertitude provient quasiment entièrement du Covid et des restrictions sanitaires qu'il entraîne et qui ont un impact négatif sur la reprise de l'économie mondiale", explique Fawad Razaqzada, analyste de ThinkMarkets.

"Les bourses mondiales ont peiné tout récemment bien que les mouvements de vente ont été jusqu'à présent limités sur les indices européens et américains", rappelle-t-il.

Jusqu'ici les investisseurs étaient restés plutôt confiants cet été, réjouis par des résultats d'entreprises supérieurs aux prévisions et par les campagnes de vaccination qui leur faisaient espérer que la reprise engagée pouvait s'accélérer.

Soutenus aussi par les largesses des banques centrales depuis des mois, les marchés des actions ont donc continué à grimper, gravissant tour à tour de nouveaux sommets.

Jusqu'à ce que les conséquences du variant Delta sur l'économie mondiale les rappellent à l'ordre, avec des statistiques décevantes cette semaine en provenance de Chine et des Etats-Unis qui montrent des signes de ralentissement de la reprise.

En outre, la perspective d'un nouveau durcissement réglementaire de Pékin dans le secteur du numérique chinois et le risque géopolitique en Afghanistan après la prise de Kaboul par les talibans contribuaient à alimenter l'aversion au risque.

Il faudra attendre 18H00 GMT, soit après la clôture des bourses européennes, pour examiner le compte-rendu des discussions de la Fed lors de sa dernière réunion monétaire de juillet alors qu'une prochaine réduction de son soutien monétaire se profile à l'horizon.

Les investisseurs, qui s'attendent à un allègement d'un soutien monétaire vers la fin de l'année, espèrent surtout que la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole fin août leur apportera des précisions sur le calendrier et les modalités d'interventions de la Fed.

"Mais la fin de l'assouplissement ne signifie pas que les hausses (de taux) commenceront rapidement par la suite", souligne Garrett Melson, gérant de portefeuille chez Natixis Investment Managers Solutions.

Dans un discours essentiellement consacré à l'éducation mardi, le patron de la Fed Jerome Powell, a reconnu que la pandémie continuait à "jeter une ombre sur l'activité économique". Or, jusqu'à présent, la Fed répète vouloir attendre que le marché du travail soit complètement rétabli avant de réduire son soutien.

Le luxe blêmit ___

Très dépendantes de la demande des ressortissants chinois, les valeurs du luxe craignent le ralentissement de la consommation dans le pays.

Vers 11H45 à Paris, Kering (-2,19% à 728,10 euros), LVMH (-1,20% à 682 euros) et Hermès (-1,17% à 1.314,50 euros) s'enfonçaient comme en début de semaine quand ils ont commencé à s'inquiéter de la baisse plus forte que prévu des ventes de détail en Chine en juillet.

A Londres, Burberry se repliait de 2,13% à 1.996,5 pence. A Zurich, Richemont cédait 0,73% à 108,75 francs suisses suisses et à Milan, Moncler régressait de 0,93% à 59,50 euros.

Remontée du pétrole ___

Les prix du pétrole progressaient mercredi et essayaient d'installer un plancher après quatre séances consécutives de baisse, les investisseurs se rassurant avec des stocks de brut aux Etats-Unis en baisse, un signal positif pour la vigueur de la demande.

Vers 11H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 69,94 dollars à Londres, en hausse de 1,32% par rapport à la clôture de mardi.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre gagnait dans le même temps 1,19% à 67,38 dollars.

L'euro était stable (-0,01%) à 1,1711 dollar.

Le bitcoin cédait 0,48% à 44.759 dollars.

afp/rp