Paris (awp/afp) - Les craintes d'une récession reprenaient le dessus dans l'esprit des investisseurs mardi, faisant reculer les marchés boursiers.

La Bourse de New York a ouvert en baisse. Vers 14H05 GMT, le Dow Jones perdait 0,70%, le S&P 500 1,68% et le Nasdaq chutait de 3,24%, pénalisé par l'effondrement de près de 40% de Snap.

Dans le même temps, en Europe, Paris cédait 1,46% et Francfort 1,42%. Londres était pour sa part proche de l'équilibre (-0,08%), aidée par une chute de la livre, qui profite aux entreprises actives à l'étranger.

En Asie, les indices ont également souffert, notamment les Bourses de Chine continentale, que les nouvelles mesures de soutien économique de Pékin n'ont pas réussi à sauver.

L'analyste d'Oanda Craig Erlam avance "des prévisions de croissance en Chine pessimistes et un avertissement sur chiffre d'affaires et profits de la part de Snap" pour expliquer la baisse du jour, mais il y a tellement de mauvaises nouvelles qu'une demi-douzaine d'autres raisons pourraient expliquer le repli, selon lui.

Les confinements en Chine ne sont en effet que l'un des nombreux facteurs qui vont plomber la croissance mondiale, avec la guerre en Ukraine, la hausse du prix des matières premières ou encore l'inflation et les mesures des banques centrales pour la combattre.

Dans ce contexte, le BlackRock Investment Institute a abaissé mardi à "neutre" les perspectives des actions des marchés développés, contre "surpondéré" auparavant, "face au risque d'un resserrement brutal de la politique de la Réserve fédérale américaine et d'une nouvelle dégradation des perspectives mondiales sous l'effet du ralentissement chinois".

Si certains indices ont atteint leur plus bas niveau en 2022, il faudra attendre "plusieurs mois" pour atteindre "un futur moins sombre", selon le BBI.

La croissance de l'activité économique en zone euro a légèrement ralenti en mai dans le secteur privé tout en restant solide malgré la guerre en Ukraine et l'inflation élevée, selon l'indice PMI composite de S&P Global.

Des indices d'activité concernant d'autres pays ont été publiés, notamment au Royaume-Uni, où l'activité a dévissé en mai à son plus bas niveau depuis le confinement de l'hiver 2021. "Sauf que l'économie est totalement ouverte et opérationnelle sans aucune restriction, ce qui est très inquiétant", souligne Craig Erlam.

Cet indicateur faisait chuter la livre de 0,61% face au dollar (à 1,2511 dollar) et de 1,01% face à l'euro (1,1655 euro) vers 14H00 GMT.

La monnaie unique européenne prenait 0,45% à 1,0738 dollar, confirmant ses gains de la veille, acquis après les déclarations de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde sur une possible sortie de l'ère des taux négatifs "d'ici la fin du troisième trimestre".

Snap plonge, la tech entraînée

Le groupe américain Snap, maison mère du réseau social Snapchat, a fait part lundi d'un avertissement sur résultats, considérant que "l'environnement macroéconomique s'était détérioré plus vite et plus fortement qu'anticipé" par rapport aux prévisions fin avril.

Le cours dégringolait de 38,92% et entraînait le reste du secteur numérique, notamment Meta (-9,08%), Alphabet (-6,38%) ou encore Amazon (-2,93%) aux États-Unis et HelloFresh (-6,58%) ou Zalando (-6,94%) à Francfort.

L'enseigne d'habillement Abercrombie & Fitch chutait aussi de près de 27% après avoir abaissé son objectif de chiffre d'affaires pour 2022.

L'hypothèse d'une taxe exceptionnelle plombe les énergéticiens britanniques

Les énergéticiens britanniques chutaient avec la perspective d'une taxe sur les profits exceptionnels pour aider les ménages face à l'inflation.

Les énergéticiens Drax (-14,90%), SSE (-6,99%) et Centrica (-8,57%) dévissaient. Ailleurs en Europe, l'Allemand RWE (-5,10%), tout comme Uniper (-4,57%), l'Italien Enel (-2,10%) ou le Français EDF (-2,76%) étaient aussi touchés.

Du côté du bitcoin et du pétrole

Le bitcoin s'effritait de 0,86% à 29.070 dollars vers 13H50 GMT.

Les prix du pétrole remontaient après un début de séance dans le rouge: le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet gagnait 0,78%, à 114,30 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois fléchissait quant à lui de 0,72%, à 111,09 dollars.

afp/lk