Paris (awp/afp) - Le retour des craintes de récession faisait chuter les Bourses mondiales et les cours du pétrole mercredi, tandis que l'audition du président de la Fed Jerome Powell devant le Congrès américain attirait toute l'attention des investisseurs.

Wall Street a ouvert en baisse: le Dow Jones cédait 0,66%, le S&P 500 0,49% et le Nasdaq 0,17% vers 14H05 GMT.

Les Bourses européennes baissaient encore plus fortement: Paris reculait de 1,55%, Francfort de 1,50% et Londres de 1,24%. En Suisse, le SMI montait par contre de 0,24%.

Les prix du pétrole chutaient autour de 6% et repassaient largement sous la barre des 110 dollars le baril.

Après des séances éprouvantes, les marchés avaient commencé la semaine dans le vert, même si peu d'indicateurs ou de déclarations donnaient à ce rebond un caractère durable.

Après "une vague de rachat haussière classique dans un marché baissier" en début de semaine, cette séance est "le contrecoup", juge Neil Wilson, analyste de Market.com

Mercredi, "tous les yeux sont sur Jerome Powell", rapporte Ipek Ozkardeskaya, faisant référence à l'audition du président de la Réserve fédérale américaine devant les deux chambres du Congrès américain, qui a commencé à 14H00 GMT et s'étale sur deux jours.

Selon son discours, transmis à la presse, il reconnaît que la vigueur de l'inflation a "manifestement surpris" les autorités monétaires et il prévient que "d'autres surprises" pourraient survenir.

La dernière action de la banque centrale américaine, une hausse très marquée des taux directeurs de 0,75 point de pourcentage, avait ébranlé les marchés actions la semaine passée.

Si cette hausse de taux fait peur aux marchés, c'est qu'elle pourrait ne pas être la seule de cette ampleur. Investisseurs, économistes, banquiers centraux craignent de plus en plus que ce tour de vis monétaire ne provoque une récession aux États-Unis.

Jerome Powell se veut cependant rassurant et assure que l'économie américaine est suffisamment "solide et bien placée pour faire face à un resserrement monétaire".

Ce contexte d'aversion au risque plombait les actions de tous les secteurs et pesaient sur d'autres actifs jugés risqués, comme le bitcoin qui perdait 0,84% à 20.660 dollars.

Quant aux obligations, elles étaient particulièrement recherchées car jugées plus sûres, ce qui a pour conséquence de faire descendre les taux d'intérêt. Concernant les dettes à 10 ans, le taux allemand tombait à 1,601% contre 1,73% à la clôture de la veille, le taux français perdait 18 points de base à 2,146% et le taux américain atteignant 3,149% (-13 points de base), vers 13H50 GMT.

Les matières premières mal en point

Les prix du pétrole dévissaient autour de 6%, emportés par les craintes de récession conjuguées à la volonté du président Biden d'intervenir pour enrayer l'escalade des coûts du carburant déclenchée par l'inflation.

Le baril de WTI américain à échéance août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, reculait de 6,58% à 102,31 dollars, tandis que le Brent à même échéance reculait de 5,56% à 108,27 dollars vers 14H00 GMT.

Les valeurs minières étaient aussi en forte baisse, comme Umicore en Belgique (-9,10%) après la présentation d'un plan d'investissement pour 2026, Voestalpine en Autriche (-12,30%), ArcelorMittal en France (-10,28%), ou encore Cleveland Cliffs (-5,01%) à New York. Les cours des métaux de base, dont le cuivre, chutaient aussi.

Du côté des changes

La livre se stabilisait à 1,2270 dollar, après un plongeon de près de 1% face au dollar à la suite de la publication d'une inflation à 9,1% en mai au Royaume-Uni, un nouveau record en 40 ans, ce qui pèse toujours plus sur le budget des ménages et l'économie britannique.

L'euro montait de 0,26% face au dollar à 1,0561 dollars.

Le yen reprenait son souffle (+0,60% à 135,89 yens pour un dollar) peu après avoir atteint un nouveau plus bas depuis 24 ans face au dollar, à 136,71 yens.

JD Sports Fashion se porte bien

A contre-courant, l'action de l'enseigne de vêtements de sport JD Sports Fashion s'envolait de 6,65% à Londres, après l'annonce d'un bénéfice net en hausse de près de 65% à environ 370 millions de livres pour son exercice annuel décalé.

afp/al