Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont été poussées vendredi dans le rouge par des chiffres plus solides que prévu sur le marché de l'emploi américain, qui laissent entrevoir une poursuite du tour de vis monétaire des banques centrales.

La Bourse de New York a ouvert en forte baisse: vers 14H50 GMT, le Dow Jones tombait de 0,76%, le S&P 500 de 1,02% et le Nasdaq de 1,35% face à une remontée des taux obligataires.

Le taux de la dette américaine à 10 ans grimpait à 3,59% contre 3,51% la veille. Celui à échéance 3 ans, particulièrement sensible à la politique monétaire passait de 4,23% jeudi soir à 4,35% vers 15H45 GMT.

Les places boursières européennes évoluent plutôt dans le rouge après un début de séance sans réelle tendance. Paris perdait 0,31% et Milan 0,36%, tandis que Londres (-0,04%) et Francfort (-0,06%) étaient proches de l'équilibre à 14H50 GMT.

En novembre, 263.000 emplois ont été créés aux États-Unis, bien plus que les 200.000 qui étaient attendus par les analystes. Le taux de chômage est resté stable à 3,7%, un niveau très bas.

Ces chiffres montrent que le marché du travail reste solide malgré les mesures prises pour ralentir l'activité économique afin de juguler inflation.

De plus, "le salaire horaire moyen de tous les employés du secteur privé non agricole aux États-Unis a augmenté de 5,1% par rapport à l'année précédente (...) bien au-delà des prévisions du marché de 4,6%" et le "taux de participation à la population active aux États-Unis a légèrement baissé pour atteindre son plus bas niveau depuis quatre mois", rapporte John Plassard, spécialiste en investissement de Mirabaud.

Ce constat "pose un réel problème pour la Réserve fédérale américaine qui prévoyait (et prévoit) de faire baisser l'inflation à travers (notamment) la hausse du taux de chômage", commente-t-il.

Mercredi, Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine avait évoqué une possible hausse des taux de seulement 50 points de base lors de la prochaine réunion de l'institution mi-décembre, contre 75 points de base lors des quatre hausses précédentes.

Même si les derniers indicateurs d'inflation montrent que le pic a probablement été atteint aux États-Unis, les banquiers centraux continuent de marteler que la lutte contre l'inflation est loin d'être terminée et que les taux d'intérêt vont rester élevés pour encore plusieurs mois, un contexte défavorable aux marchés boursiers.

Le dollar était lui requinqué par ces chiffres et remontait de 0,41% face à l'euro à 0,9544 euro pour un dollar vers 14H45 GMT. Face à la livre, il montait de 0,32% à 0,8190 livre pour un dollar.

Coup de projecteur sur Cineworld ___

L'action du groupe britannique de salles obscures Cineworld, en difficulté, était en forte hausse de 6,26% à Londres, après des propos du patron de la chaîne de cinémas rivale Vue, qui se dit en faveur d'une consolidation dans le secteur, des déclarations interprétées par les investisseurs comme une marque d'intérêt pour Cineworld.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les prix du pétrole stagnaient: vers 14H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, grappillait 0,22%, à 87,07 dollars et son équivalent américain, le WTI, pour livraison en janvier, prenait 0,71%, à 81,83 dollars.

Le bitcoin était stable à 16.935 dollars, légèrement affecté par la baisse de l'appétit pour le risque.

afp/rp