New York (awp/afp) - Les marchés ont été repris mercredi par leur angoisse de voir une récession se matérialiser dans les prochains mois, entraînés par la glissade du secteur de l'énergie.

En Europe, Paris a perdu 0,81%, Londres 0,88%, Francfort 1,11% et Milan 1,36%. A Zurich en revanche, le SMI a gagné 0,46%.

A Wall Street, le Dow Jones s'est effrité de 0,15%, l'indice Nasdaq, influencé par les valeurs technologiques, a perdu 0,15%, et l'indice élargi S&P 500, 0,13%.

"Les craintes d'un ralentissement mondial imminent gagnent du terrain", a constaté Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Même Jerome Powell, président de la banque centrale américaine (Fed), a évoqué ce scénario, reconnaissant devant le Congrès qu'un relèvement rapide des taux directeurs pourrait provoquer une récession, même si ce n'est pas l'effet recherché.

La dernière action de la Fed -une hausse très marquée des taux directeurs de 0,75 point de pourcentage- avait ébranlé les marchés actions la semaine passée.

Jerome Powell s'est voulu cependant rassurant et a affirmé que l'économie américaine était suffisamment "solide et bien placée pour faire face à un resserrement monétaire".

Ces propos ont d'ailleurs permis aux indices boursiers de voir leurs pertes se réduire par rapport au début de séance. "Les marchés détestent les incertitudes, donc ils avaient peur que Powell tienne un discours agressif et finalement, c'est le discours classique qui ne dit pas grand-chose", a expliqué Lionel Melka, directeur de la recherche à Homa Capital.

"Globalement, le fait d'avoir fini cette journée sans effacer une portion significative des gains réalisés hier (mardi) est une victoire", a lancé Art Hogan, de National Securities.

Quant au marché obligataire, "il table sur une récession", selon l'analyste. Le taux allemand à dix ans est tombé à 1,62% contre 1,73% à la clôture de la veille, et le rendement américain à même échéance atteignant 3,15%, en nette contraction par rapport aux 3,27% de mardi.

Les matières premières mal en point ___

Les prix du pétrole ont fortement baissé mercredi avant de limiter leur repli en fin de séance, emportés par les craintes de récession conjuguées à la volonté du président Joe Biden d'enrayer l'escalade des coûts du carburant.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a perdu 2,53%, à 111,74 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison le même mois, a lâché 3,04% à 106,19 dollars, après avoir plongé de plus de 7% en séance.

Les cours des métaux ont également chuté, notamment le cuivre, poussé à un plus bas depuis plus d'un an.

Les valeurs minières trinquaient, comme Umicore en Belgique (-8,02%) après la présentation d'un plan d'investissement pour 2026, Voestalpine en Autriche (-13,11%), ArcelorMittal en France (-9,56%) ou encore Glencore (-6,89%) à Londres.

Le refus de la fusion entre les sidérurgistes indien Tata Steel et allemand ThyssenKrupp (-7,98%) par la Commission européenne, confirmé mercredi par la Cour de justice de l'UE, pesait aussi sur le secteur.

"Le fait de ne plus pouvoir faire de fusion et de créer des synergies, c'est plutôt une mauvaise nouvelle pour le secteur des aciéristes", selon Lionel Melka.

A New York, les pétroliers Exxon Mobil (-3,96%) et Chevron (-4,35%), l'aciériste US Steel (-2,70%) ou le groupe gazier Cheniere (-4,44%) ont mal vécu la séquence, tout comme la minière Freeport-McMoRan (-7,96%).

BASF pessimiste ___

Le groupe chimique BASF (-5,81%) doit se préparer à des temps plus difficiles après un bon premier semestre, a déclaré lors d'un forum industriel à Berlin son PDG Martin Brudermüller, comme rapporté par le Handelsblatt. D'autres valeurs chimiques comme Bayer (-2,13%), Brenntag (-4,17%) ou Covestro (-5,48%) étaient entraînées dans le rouge.

Du côté des changes ___

La livre se stabilisait à 1,2263 dollar, après un plongeon de près de 1% face au dollar suscité par la publication d'une inflation à 9,1% en mai au Royaume-Uni -un nouveau record en 40 ans. Une inflation qui pèse toujours plus sur le budget des ménages et l'économie britannique.

L'euro montait de 0,34% face au dollar à 1,0569 dollars.

afp/rp