Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole reculaient lundi, lestés par les craintes de ralentissement économique en Chine en raison des restrictions sanitaires strictes toujours en vigueur.

Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le dernier jour de cotation, baissait de 1,48% à 94,35 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, perdait 1,60% à 86,49 dollars.

"Après deux semaines consécutives de gains soutenus par les exportations record de pétrole américain la semaine dernière, le Brent et le WTI sont sous pression", commente Victoria Scholar, de Interactive Investor.

"Les restrictions Covid-19 en Chine s'élargissent, ce qui suscite des inquiétudes quant au ralentissement de la demande de la deuxième économie mondiale" et grande consommatrice de pétrole, poursuit l'analyste.

La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique anti-Covid rigoureuse, qui implique des confinements à répétition, des tests de la population plusieurs fois par semaine et de longues quarantaines.

Et ce, "malgré son impact négatif sur l'économie chinoise, avec des signes clairs d'un ralentissement qui se dessine déjà", insiste Victoria Scholar.

L'activité manufacturière en Chine s'est de nouveau contractée en octobre après un bref rebond le mois dernier, en raison des restrictions sanitaires qui pénalisent l'activité, selon des chiffres officiels publiés lundi.

La hausse du billet vert pesait également sur le brut, qui s'échange en dollar. Sa force pèse sur le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant des devises étrangères, et donc sur la demande.

Les deux références du pétrole sont toutefois en passe d'enregistrer des gains mensuels, le Brent ayant pris environ 8% et le WTI 10% en octobre.

"L'Opep+ a contribué à la hausse des prix du pétrole ces derniers temps", assure Mme Scholar, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés ayant réduit leur objectif de production de 2 millions de barils par jour début octobre.

Et même si la crainte d'une récession mondiale est toujours latente, Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, rappelle que le marché reste "fondamentalement tendu".

L'entrée en vigueur de l'embargo de l'Union européenne sur les importations de pétrole russe, début décembre, se rapproche et devrait agir comme facteur de soutien aux cours.

"Nous nous rapprochons également de la fin de la libération massive des réserves stratégiques de pétrole des États-Unis, ce qui a donné au marché le sentiment d'une situation moins difficile qu'elle ne l'est en réalité", affirme M. Schieldrop.

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