New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont accroché une troisième hausse consécutive vendredi, en raison de l'aggravation de la crise du gaz en Europe et des craintes liées à l'approche de l'automne dans l'hémisphère nord dans un contexte énergétique dégradé.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a grappillé 0,13%, pour clôturer à 96,72 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en septembre, a lui gagné 0,29%, à 90.77 dollars.

Les cours ont oscillé durant toute la séance, le WTI lâchant jusqu'à 2,34% avant de se reprendre, pour finir dans le vert.

Le marché a ainsi poursuivi son rebond après que le WTI est descendu, mardi, à son plancher depuis près de 7 mois, soit avant l'invasion de l'Ukraine.

Pour Matt Smith, analyste de Kpler, les cours ont notamment été soutenus par l'annonce de la suspension temporaire des livraisons de gaz à l'Europe via le gazoduc Nord Stream 1 par le géant russe Gazprom, du 31 août au 2 septembre, officiellement pour maintenance.

Nord Stream 1 avait déjà été arrêté pour maintenance durant dix jours en juillet. Depuis sa remise en service, Gazprom a limité ses livraisons à une fraction de la capacité maximum du gazoduc.

Vendredi, le prix du contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz, a atteint un nouveau sommet en clôture, à 257,40 euros le mégawattheure (MWh).

"A mesure que les prix montent, les raffineurs et les centrales vont se tourner vers les produits raffinés", pour faire tourner leurs installations, quand cela est possible, "parce que c'est vraiment moins cher que d'acheter du gaz naturel", ce qui va peser sur les prix du pétrole et de ses dérivés, a expliqué Matt Smith.

Autre facteur favorable aux cours de l'or noir, la remontée des prix du gazole et du fioul, à l'approche de la saison froide aux Etats-Unis, selon l'analyste. En 10 jours, le fioul a grimpé de 20%, tandis que le gazole a pris 19%.

Les stocks américains de produits distillés, qui comprennent le gasoil et le fioul, sont inférieurs de 18% à leur niveau de l'année dernière à la même époque.

Les opérateurs restaient circonspects quant à un accord sur le nucléaire iranien, quatre jours après que Téhéran a fait part à l'Union européenne de ses réserves concernant le texte final soumis par l'UE.

"Les Iraniens ne veulent pas seulement d'un accord, ils veulent humilier les Etats-Unis", considère Bill O'Grady, de Confluence Investment, ce qui diminue la probabilité d'un compromis.

"Nous ne croyons pas à un accord", a expliqué Matt Smith.

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