New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont calé jeudi après avoir atteint la veille leur plus haut niveau depuis début mars, les perspectives pour la demande en énergie restant fragiles.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a reculé de 8 cents, ou 0,2%, à 45,09 dollars.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre a lâché 24 cents, ou 0,6%, à 41,95 dollars.

La veille, le Brent avait dépassé la barre des 46 dollars et le WTI celle des 43 dollars, une première depuis cinq mois, au moment de la chute déclenchée par une courte mais intense guerre des prix entre la Russie et l'Arabie saoudite, et l'aggravation de la pandémie de Covid-19 en Europe.

"Même si le marché des actions continue à faire fi des données sans éclat sur l'état de l'économie aux Etats-Unis, ces dernières jettent un voile sur les perspectives pour la demande en énergie", a souligné John Kilduff d'Again Capital. "Le marché du pétrole y est beaucoup plus sensible".

Après deux semaines de hausse dues à la flambée des cas de Covid-19, les inscriptions au chômage sont reparties à la baisse aux Etats-Unis, mais 1,19 million d'Américains se sont encore inscrits au chômage entre le 26 juillet et le 1er août

Le taux de chômage officiel pour le mois de juillet sera annoncé vendredi.

Signe de la prudence des investisseurs face à la demande en carburant, "même l'annonce par Washington de la levée des restrictions contre les voyages à l'étranger n'a pas fait spécialement grimper les prix du kérosène", a relevé M. Kilduff.

Les Etats-Unis ont en effet annoncé jeudi lever leur recommandation appelant les citoyens américains à éviter tout voyage en dehors des frontières du pays en raison de la pandémie de Covid-19. La diplomatie américaine prévoit de traiter à nouveau au cas par cas chaque pays.

L'Agence américaine d'Information sur l'Energie (EIA) avait par ailleurs fait état mercredi d'une hausse des stocks d'essence de 400.000 barils la semaine dernière et d'une progression des stocks de produits distillés de 1,6 millions de barils.

Les investisseurs continuent aussi de suivre les négociations au Congrès entre républicains et démocrates autour de nouvelles mesures d'aide aux entreprises et ménages frappés de plein fouet par les conséquences de la pandémie, pouvant les aider à payer leur consommation en énergie. Des responsables des deux camps ont dit espérer qu'un compromis soit trouvé avant la fin de la semaine, mais les sujets de discorde restent nombreux.

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