Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fini en hausse vendredi, limitant les pertes de début de semaine, tandis que les marchés américains s'enfonçaient dans le rouge, freinés par les risques économiques et géopolitiques.

Francfort a gagné 0,72%, Londres a pris 1,19% mais Paris (+0,20%) a été pénalisée par le repli des poids lourds du luxe. En Suisse, l'indice vedette SMI a terminé à l'équilibre.

Après un rebond à l'ouverture, la Bourse de New York repartait dans le rouge: l'indice Dow Jones se repliait de 0,58%, le Nasdaq de 0,98% et le S&P 500 de 0,70%. Sur la semaine, les trois indices sont jusqu'ici en repli de plus de 3%.

Les marchés boursiers ont été stimulés dans la matinée par l'initiative chinoise d'abaisser un taux d'intérêt clé pour soutenir une économie et un secteur immobilier à la peine.

Mais l'économie mondiale est confrontée à plusieurs défis de taille: la guerre en Ukraine, les prix élevés de l'énergie et des matières premières, une inflation tenace et un environnement de hausse des taux d'intérêt.

"Si des rebonds techniques peuvent se produire, les risques économiques à moyen terme semblent se concrétiser", soulignent les experts d'Edmond de Rothschild AM.

"La crainte d'une récession a refait surface, les taux d'emprunt d'État se sont stabilisés au cours de la semaine, voire ont légèrement reflué. Cela faisait plusieurs semaines que les obligations n'avaient plus joué leur rôle de valeur refuge", observent-ils.

Le patron de la Bundesbank a plaidé vendredi pour un relèvement rapide des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne afin de juguler la flambée des prix, estimant que "les taux d'intérêt négatifs appartiennent au passé".

"Les différents obstacles vont tenir les marchés en haleine pendant un certain temps", anticipe DWS dans une note, estimant que "la volatilité restera donc élevée".

Au Royaume-Uni, les ventes au détail ont rebondi en avril en dépit d'une inflation record à 9% mais la confiance des consommateurs est au plus bas.

Richemont sanctionné

La séance a dévoilé peu de nouvelles d'entreprises européennes hormis celles du géant suisse du luxe Richemont.

Le propriétaire de la maison de joaillerie Cartier a rapporté une hausse de 61% de son bénéfice net annuel et de 46% de son chiffre d'affaires mais son excédent d'exploitation est inférieur aux prévisions des analystes. Son action a chuté de 13,11% à Zurich. Son compatriote Swatch a perdu 3,19%.

Ailleurs en Europe, LVMH (-2,09%), Hermès (-1,94%) et Burberry (-0,53%) ont suivi le mouvement.

La distribution encore touchée

Les investisseurs restent inquiets pour la croissance aux Etats-Unis. Un nouveau groupe de distribution, Ross Stores (-23,25% vers 16h15 GMT), a signalé une diminution de ses ventes et une réduction de ses prévisions. Il a ainsi rejoint les chaînes Walmart et Target qui ont fait drastiquement chuter les marchés en milieu de semaine.

THG convoité

THG, spécialiste des ventes en ligne de cosmétiques et produits nutritifs, s'est envolé de 24% à Londres, après deux offres de rachat, l'une écartée car trop faible et l'autre qui doit encore se concrétiser.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du brut prenaient une respiration: le baril de Brent à échéance juillet se repliait modestement (-0,23% à 111,76 dollars) et le WTI américain pour livraison juin prenait 0,46% à 112,73 dollars vers 16H00 GMT.

"Les risques restent toutefois orientés à la hausse compte tenu de la réouverture de la Chine et des efforts continus de l'UE en vue d'un embargo sur le pétrole russe", prévient Craig Erlam, analyste pour Oanda.

Le dollar se stabilisait par rapport à la livre et à l'euro après sa chute de plus de 1% la veille. La monnaie unique européenne valait 1,0554 dollar (-0,32%).

Le bitcoin repassait sous les 30.000 dollars (-3,98% à 29.027 dollars).

afp/al