New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales se sont repliées jeudi, les investisseurs restant prudents devant la détermination de la Banque centrale américaine à durcir sa politique monétaire avant un rapport très attendu sur l'emploi américain vendredi.

Wall Street a conclu dans le rouge au terme d'une séance changeante: l'indice Dow Jones a lâché 1,15%, le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,68% et l'indice élargi S&P 500 1,02%.

En Europe, Milan a perdu 1,03%, Paris 0,82%, Londres 0,78% et Francfort 0,37%, une deuxième baisse de suite après leur fort rebond entre vendredi et mardi. A Zurich, le SMI a perdu 0,83%.

"La lecture de la situation économique est de plus en plus difficile pour les investisseurs", remarque Andréa Tuéni, analyste de Saxo Banque, au coeur d'une semaine riche en indicateurs économiques et avant le début de la saison des résultats d'entreprises la semaine prochaine aux États-Unis.

Les investisseurs veulent connaître la santé de l'économie américaine mais les dernières données divergent: lundi, un indicateur a montré que l'activité dans l'industrie manufacturière était déclinante mais mercredi, l'enquête ADP sur les créations d'emploi dans le privé a souligné que le marché du travail restait tendu.

Ce dernier point favorise l'inflation via les hausses de salaire alors que les banques centrales se sont engagées dans une lutte pour faire ralentir la hausse des prix.

Le marché suit la logique selon laquelle "une mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle", car la dégradation de l'activité économique pourrait pousser la Banque centrale américaine (Fed) à se montrer moins déterminée dans le durcissement de sa politique monétaire, poursuit M. Tuéni. Cet espoir a grandement contribué au fort rebond des marchés en début de semaine.

Juge de paix, le rapport sur l'emploi américain de vendredi est particulièrement attendu car il aura une grande influence sur les dirigeants de la Fed.

Le taux de chômage de septembre est prévu stable par rapport à août, à 3,7%, et 250.000 créations d'emplois sont anticipées, selon Briefing.com, contre 315.000 en août.

"On était en position d'attente" car "un chiffre au-dessus de 250.000 nouvelles embauches et le marché va baisser, un chiffre en dessous et le marché montera", a résumé Gregori Volokhine, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert, évoquant Wall Street.

Les opérateurs de marché devront ensuite patienter jusqu'à la semaine prochaine pour prendre connaissance de l'indice des prix à la consommation américaine (CPI) de septembre.

Sur le marché obligataire, les taux pour la dette des États se redressaient un peu, après leur forte baisse du début de semaine, mais restaient loin du pic de la semaine passée. L'emprunt à 10 ans de l'état américain avait un intérêt de 3,81%, contre 3,56% mardi au plus bas.

La hausse était plus marquée au Royaume-Uni après que l'agence de notation Fitch a abaissé la perspective de la note du Royaume-Uni de "stable" à "négative.

Porsche AG double Volkswagen ___

Le titre du nouveau venu à la Bourse Porsche AG (+3,18%) a été porté depuis plusieurs jours par des achats des banques d'investissement qui ont accompagné l'IPO. La valeur boursière de Porsche (100% du capital) dépasse désormais celle de sa maison-mère Volkswagen (+2,13% jeudi)

L'amende record d'Apple en France fortement réduite ___

La Cour d'appel de Paris a réduit des deux tiers jeudi une amende record de 1,1 milliard d'euros prononcée en mars 2020 par l'Autorité de concurrence à l'encontre d'Apple, accusé d'avoir commis un abus de dépendance économique à l'égard de ses détaillants en France, selon une source proche du dossier. Le titre a fini en légère baisse de 0,66%.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole ont grimpé jeudi, au lendemain de la décision des pays de l'Opep et de leurs alliés de réduire drastiquement son objectif de production pour mettre fin à une tendance baissière des prix, face au craintes grandissantes de récession.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 1,12%, pour clôturer à 94,42 dollars, au plus haut depuis un mois.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, il a pris 0,78%, à 88,45 dollars.

L'euro reculait face au dollar. Vers 20H30 GMT, il valait 0,9795 dollar (-0,90%).

La livre, qui avait rebondi en début de semaine avant de plonger mercredi, perdait de nouveau 1,40% à 1,1167 dollar.

afp/rp