Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers se délectaient vendredi de l'annonce d'un assouplissement de plusieurs mesures contre le Covid-19 en Chine tout en continuant de savourer le ralentissement plus fort que prévu de l'inflation américaine.

Dans le sillage des marchés occidentaux qui ont nettement salué jeudi le tassement de l'inflation aux Etats-Unis, les places asiatiques ont connu une séance enthousiaste vendredi : Hong Kong a bondi de 7,7%, Shanghai de 1,6% et Tokyo de 2,98%.

Elles ont été dynamisées par l'annonce d'un assouplissement de certaines mesures contre le Covid-19 en Chine, notamment une réduction de la quarantaine à l'arrivée dans le pays, qui passe de dix à huit jours.

Seule l'iBovespa, l'indice principal de la Bourse de São Paulo, avait fait exception jeudi et chuté de 3,61% à la clôture, craignant les dépenses publiques du président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva.

Les Bourses européennes poursuivaient leur élan suscité par le ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis, qui fait naître l'espoir que la Réserve fédérale américaine ralentira le rythme de ses prochaines hausses de taux.

Vers 08H40, Paris gagnait 0,91%, Francfort 0,50%, Londres 0,29% et Milan 0,70%.

L'inflation a ralenti plus que prévu aux Etats-Unis en octobre, non seulement au niveau de l'ensemble des prix mais aussi sur la partie hors alimentation et énergie, ce qui a déclenché vendredi une frénésie d'ordres d'achats d'actions, un effondrement des rendements des emprunts d'Etat et un reflux du dollar.

"Les investisseurs ont réagi aux dernières données sur l'inflation américaine comme si un miracle s'était produit", constate Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. "Mais en réalité, l'inflation américaine reste très élevée comparée à la cible de 2% que la Réserve fédérale américaine souhaite atteindre" et "il est trop tôt pour sabrer le champagne", selon elle.

Mme Ozkardeskaya ajoute que "la Fed va certainement relever son taux directeur de 50 points de base en décembre et va probablement le rehausser deux fois au premier trimestre de l'année prochaine, de 25 points de base chacune pour porter le taux à 5%".

Sur le marché de la dette, les taux obligataires repartaient un peu à la hausse vendredi matin.

Côté macroéconomie, l'activité britannique a marqué le pas au troisième trimestre avec un recul de 0,2% du produit intérieur brut (PIB), contre une hausse de 0,2% au trimestre précédent.

L'inflation a été confirmée à 10,4% en octobre en Allemagne, au plus haut depuis 1951, selon des chiffres définitifs publiés vendredi.

Les investisseurs regarderont dans l'après-midi l'indicateur mesurant la confiance des consommateurs américains pour novembre (Université du Michigan).

Ils surveilleront les éventuelles implications des déboires du secteur des cryptomonnaies qui a tangué, après que la plus grande plateforme d'échanges, Binance, a renoncé à racheter sa concurrente FTX en mal de liquidités et qu'elle devait renflouer.

Richemont porté par la force des ventes

Le géant suisse du luxe Richemont, propriétaire la maison de joaillerie Cartier, a essuyé une perte nette de 766 millions d'euros au premier semestre, contre un bénéfice de 1,2 milliard l'an passé.

Mais à l'appui d'un solide chiffre d'affaires semestriel pour la période entre avril et fin septembre, l'action grimpait de 11,39 % à 119,30 francs suisses suisses à la Bourse de Zurich vers 08H25 GMT.

Dans son sillage, les autres valeurs du luxe se portaient comme un charme: Prada (+9%), Swatch (+7%), Burberry, Moncler et Salvatore Ferragamo (+4%), tandis que le trio français LVMH/Kering/Hermès montait de plus de 2%, en tête du CAC 40.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar remontait un peu face au yen, à raison d'un dollar pour 141,43 yens vers 08H30 GMT contre 140,98 yens la veille à 21H00 GMT. Mais le billet vert avait chuté de 3,75% jeudi face à la monnaie japonaise, après la publication des chiffres de l'inflation américaine.

L'euro s'appréciait à 1,0238 dollar contre 1,0209 jeudi à 21H00 GMT.

Le bitcoin refluait de 2,71% à 17'325 dollars.

Sur le marché du pétrole, le cours du baril de WTI américain gagnait 2,42% à 88,55 dollars vers 08H30 GMT et celui du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 2,60% à 96,10 dollars.

afp/buc