New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont évité les prises de risque lundi, avant plusieurs réunions de banques centrales et de nombreux indicateurs macroéconomiques majeurs, le tout en pleine saison de résultats d'entreprises.

En Europe, les indices ont peu fluctué: Paris a reculé de 0,21%, Francfort de 0,16%, Milan de 0,38%, tandis que Londres a progressé de 0,25%. A Zurich, le SMI a gagné 0,42%.

A New York, Wall Street a clôturé en berne: l'indice Dow Jones a cédé 0,77%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 1,96% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 1,30%.

"Une +super semaine des banques centrales+ commence", a résumé Gilles Moëc, chef économiste d'Axa Investment Managers, avec les réunions de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre (BoE).

Les investisseurs anticipent un relèvement des taux de la Fed d'un quart de point à l'issue de sa réunion.

Depuis le début de l'année, les investisseurs sont particulièrement optimistes et misent sur un assouplissement de la politique monétaire de la Fed et sur un atterrissage en douceur de l'économie américaine, c'est-à-dire une baisse de l'inflation sans récession.

Pourtant, "plusieurs économistes estiment qu'il va être compliqué de voir l'inflation baisser durablement sans une hausse du chômage" aux Etats-Unis, alors que les données sur le marché de l'emploi américain restent solides, a souligné auprès de l'AFP Maximilien Monot, gérant de portefeuille de Monocle AM.

"La Fed craint des pressions salariales persistantes poussant à la hausse l'inflation notamment dans les services en 2023. C'est pourquoi, à ce stade, il est improbable que la Fed signale que la fin des hausses de taux est proche", a estimé Thomas Costerg, économiste chez Pictet Wealth Management.

Du côté de la BCE et de la BoE, une hausse des taux de 0,5 point de pourcentage est largement anticipée pour lutter contre l'inflation, à l'issue de leur réunion respective jeudi.

L'inflation espagnole, qui s'est accélérée en janvier alors qu'on l'attendait en repli, a fait grimper les taux obligataires, a souligné Karl Haeling de LBBW. "Cela a suscité l'inquiétude que la Banque centrale européenne relève ses taux de 50 points de base non seulement cette semaine mais aussi en mars", a ajouté M. Haeling.

Les taux d'intérêt des Etats européens se sont ainsi nettement tendus. Le rendement allemand à 10 ans valait 2,32%. Celui des bons américains à 10 ans a grimpé à 3,54% à 22H40 GMT, contre 3,50% vendredi.

Les résultats d'entreprises, jusqu'à présent en demi-teinte, continueront de renseigner cette semaine quant à l'impact de l'inflation sur leurs bénéfices et surtout leurs prévisions. A l'affiche, les publications du quatrième trimestre 2022 des géants de la technologie américaine Meta, Amazon, Alphabet et Apple.

Les résultats, attendus mercredi et jeudi, de ces "quatre mastodontes" de la tech pourraient semer le trouble sur les marchés. "Il y a un risque qu'un ou plusieurs des quatre présentent des résultats moins bons que prévu" et, si c'est le cas, "cela tirerait tout le marché vers le bas", a prévenu M. Monot.

Au-delà du trio des banques centrales, les marchés verront un flot de statistiques économiques majeures, dont la croissance (mardi) et l'inflation (mercredi) de la zone euro, avant le rapport mensuel sur l'emploi américain (vendredi).

Les valeurs sûres privilégiées ___

Les valeurs défensives, considérées comme moins sensibles à la conjoncture car elles vendent des biens nécessaires, ont tiré leur épingle du jeu. Ce fut le cas de Colgate-Palmolive (+1,80%), Procter and Gamble (+0,31%) ou même Coca-Cola (+0,25%) à Wall Street.

A Paris, Danone a gagné 1,16%, Pernod Ricard 1,03% et l'opérateur télécom Orange 0,73%.

A Francfort, la santé a progressé avec, par exemple, Beiersdorf (+2,24%), Fresenius Medical Care (+1,50%) ou Siemens Healthineers (+1,37%).

Renault et Nissan restructurent leur partenariat ___

Renault et Nissan ont confirmé lundi que le premier allait réduire sa part dans le capital du second, descendant à 15% contre 43,4% actuellement, pour mettre les deux constructeurs automobiles sur un pied d'égalité après des mois de négociations complexes. L'action Renault a perdu 4,12%.

Du côté des devises et du pétrole ___

Vers 20H15 GMT, le dollar s'est redressé face à la plupart des grandes devises, grâce à une baisse de l'appétit pour le risque.

Le billet vert prenait 0,18% face à la monnaie unique européenne, à 1,0847 dollar pour un euro.

Le bitcoin se négociait autour de 22.727 dollars, en baisse de 4,50%.

Les cours du pétrole ont reculé pour la troisième séance d'affilée, dans un marché qui s'essouffle à force d'attendre des données concrètes illustrant un éventuel rebond de l'économie chinoise.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 2,03%, pour clôturer à 84,90 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour échéance en mars, a lui abandonné 2,23%, à 77,90 dollars.

afp/rp