New York (awp/afp) - Les Bourses européennes et asiatiques ont progressé jeudi après les annonces de la Banque centrale européenne qui n'ont pas surpris, mais Wall Street a reculé, digérant le changement de cap de la Fed.

Les places européennes, solides dès l'ouverture à la suite des décisions de la Réserve fédérale américaine, ont maintenu leur progression tout au long de la séance. Paris a pris 1,12%, Francfort 1,03%, Londres 1,25% et Milan 0,44%. A Zurich, le SMI a gagné 2,07%.

L'Asie a aussi été à la fête: Tokyo a gagné 2,13%, retrouvant son niveau d'avant le choc causé par la découverte du variant Omicron fin novembre.

Après avoir grimpé à l'issue de la réunion de la Fed mercredi, Wall Street et surtout les valeurs technologiques ont perdu le terrain gagné la veille. Le Dow Jones a lâché 0,08%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a chuté de 2,47%. Le S&P 500 a abandonné 0,87%.

"Le marché, qui avait tellement confiance la veille dans ce que le patron de la Fed Jerome Powell a dit, s'inquiète maintenant du suivi", a relevé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

"Ses actes vont-ils suivre les paroles dans le sens de la maîtrise de l'inflation?", s'est interrogé l'analyste.

Les indices boursiers européens ont maintenu leur progression après l'annonce par la BCE de l'allègement de son dispositif de soutien à l'économie, malgré la propagation du variant Omicron. Une action largement attendue par les observateurs du marché.

Pour les analystes, la volonté des banques centrales de s'attaquer au problème de l'inflation a été bien reçue par les marchés.

La BCE juge toujours "très improbable" un relèvement des taux d'intérêt l'an prochain, a réaffirmé la présidente Christine Lagarde, au moment où la Fed de son côté a ouvert la porte à des hausses de taux en 2022 si nécessaire.

La BCE prévoit un retour de l'inflation sous les 2%, son objectif à moyen terme, dès 2023 et a revu à la baisse sa prévision de croissance du PIB de la zone euro en 2022, à 4,2% tout en la relevant pour 2023 et 2024.

La surprise est venue de la Banque d'Angleterre, la première des pays du G7 à relever son taux directeur depuis le début de la pandémie, à 0,25%.

"Le paysage de la politique monétaire mondiale se transforme en patchwork", note Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

"S'il semble y avoir accord entre les banques centrales mondiales sur un assouplissement si nécessaire, il y a en revanche un grand décalage dans la manière dont tous les acteurs envisagent la fin de la politique monétaire expansionniste", une incertitude qui pourrait affecter la confiance des marchés selon lui.

Sur le marché obligataire, les taux souverains restaient stables, ceux des pays européens revenant vers l'équilibre après avoir progressé dans les minutes qui ont suivi les annonces de la BCE.

EDF vérifie ses centrales et chute ___

A Paris, EDF a lourdement chuté de 15,46% à 10,04 euros, après avoir abaissé ses prévisions à la suite de la fermeture d'une centrale nucléaire pour vérification d'éventuels défauts sur son circuit de refroidissement de secours.

Airbus vs Boeing ___

Airbus (+2,41% à 102,40 euros) tirait la place parisienne après avoir gagné les faveurs de la compagnie aérienne Qantas pour le renouvellement de sa flotte moyen-courrier, au détriment de Boeing (-2,37% à 190,79 dollars).

Les financières britanniques brillent ___

Les valeurs financières à Londres ont grimpé après l'annonce de la Banque d'Angleterre sur le relèvement de taux d'intérêt. Le gestionnaire d'actifs Hargreaves Lansdown a bondi de 4,87% à 1.367,50 pence, tout comme Lloyds Banking Group (+4,63% à 46,41 pence) et Barclays (+3,21% à 182,14 pence).

Ailleurs, les valeurs bancaires ont aussi profité de la tendance, comme en Allemagne avec Deutsche Bank (+2,05% à 11,06 euros) ou Commerzbank (+1,80% à 6,52 euros).

Adobe en berne ___

Sur le Nasdaq, le géant des logiciels Adobe a bu la tasse, chutant de 10,19% à 566,09 dollars après avoir déçu les analystes par des prévisions de résultats du dernier trimestre moins bonnes qu'attendu.

Metro déçoit ___

Le grossiste allemand Metro (-9,44% à 9,31 euros) a déçu avec des prévisions de chiffre d'affaires et de résultat opérationnel pour l'exercice 2021-2022 inférieures aux attentes.

Boohoo huée ___

La chaîne britannique de vente en ligne de vêtements Boohoo a dégringolé de 23,07% à 106,05 pence, après avoir publié des projections de ventes revues à la baisse à cause de facteurs "transitoires" liés à la pandémie.

Le pétrole et l'euro montent, le bitcoin en baisse ___

Les cours du pétrole étaient bien orientés, au lendemain de l'annonce de la réduction plus forte qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en janvier a gagné 2,13% à 72,38 dollars alors qu'à Londres, le Brent pour livraison en février a avancé de 1,54% à 75,02 dollars.

Vers 22H00 GMT, l'euro, qui a progressé mercredi contre le billet vert après la réunion de la Fed, montait de 0,38% à 1,1331 dollar.

Le bitcoin perdait 2,19% à 48.115 dollars.

afp/rp