Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales naviguaient à vue lundi, tiraillées entre des indicateurs contradictoires sur la santé de l'économie mondiale entre les Etats-Unis et la Chine, avant l'ouverture de Wall Street.

Les marchés européens évoluaient autour de l'équilibre alors que l'espoir d'un ralentissement des taux d'intérêt de la Banque centrale américaine (Fed) s'estompait parmi les investisseurs.

Vers 11H30 GMT, Paris grappillait 0,05% et Francfort diminuait de 0,07%. Londres perdait 0,20%, lesté par les cours des matières premières, notamment le pétrole. A Zurich, le SMI gagnait 0,15%.

Après avoir conclu une semaine positive, la quatrième d'affilée pour le Nasdaq à dominante technologique, les indices new-yorkais s'annonçaient dans le rouge.

Le contrat à terme du Dow Jones perdait 0,43%, celui de l'indice élargi S&P 500 0,44% et celui du Nasdaq 0,25% vers 11H30 GMT.

Les places boursières étaient lestées notamment par le ralentissement inattendu des ventes de détail et de la production industrielle en juillet en Chine, en raison d'un rebond du Covid-19 et d'une crise dans l'immobilier.

En réaction à ces indicateurs, la Banque centrale chinoise a abaissé plusieurs de ses taux directeurs pour soutenir l'économie alors que "les mauvaises données chinoises accentuent les craintes de récession mondiale", fait observer Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

C'est "un début de semaine décevant sur les marchés alors que l'éternel optimisme des investisseurs se heurte à la réalité des données économiques chinoises", observe Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Selon M. Erlam les marchés font preuve d'"une inclinaison étrange à se voiler la face sur la situation économique réelle tant que la Fed n'intensifie pas la hausse de ses taux directeurs".

"Ça ne paraît pas viable", ajoute-t-il.

Les indicateurs américains encourageants la semaine dernière, dont le tassement de l'inflation et la hausse de la confiance des ménages, "ont créé un soupçon d'espoir que les choses puissent aller mieux au second semestre, mais les membres de la Fed ont immédiatement prévenu que l'inflation aux Etats-Unis restait à un niveau particulièrement haut, ce qui nécessitera l'intervention prolongée" de l'institution, souligne Mme Ozkardeskaya.

Les minutes de la Fed, attendues mercredi, "confirmeront sans doute que l'institution reste concentrée sur son objectif de rabaisser l'inflation" en maintenant le cap de sa politique de hausse des taux directeurs, selon Ipek Ozkardeskaya.

Également dans le viseur des investisseurs, les chiffres des dépenses des "consommateurs en Chine, aux Etats-Unis et au Royaume Uni, et il semble y avoir peu de raisons de se réjouir", prévient Michael Hewson, analyste à CMC Markets.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole accentuaient leurs pertes lundi après que le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que son pays enverrait ses "propositions finales" sur le dossier nucléaire avant minuit.

La possibilité d'un accord qui permettrait le retour sur le marché de la production iranienne, alors même que la demande chinoise souffre d'une économie en berne, faisait perdre autour de 5% aux cours du brut, à 93,26 dollars pour le Brent européen et à 87,50 dollars pour le WTI américain.

Les géants des hydrocarbures accusaient des pertes en Bourse. Vers 11H40 GMT, le français TotalEnergies perdait 2,43% et le britannique Shell 2,53%. Dans les échanges entre séances, les américains Exxon Mobil et Marathon Oil reculaient respectivement de 2,82% et 3,45%.

L'euro cédait 0,54% face au billet vert à 1,0205 dollar.

Le bitcoin reculait de 0,24% à 24.268 dollars.

Hellofresh livre des résultats conformes ___

La société allemande de livraison de repas Hellofresh bondissait de 4,76% à 11H30 GMT. L'entreprise a confirmé ses résultats publiés dans un rapport préliminaire en juillet, faisant notamment état d'un Ebitda ajusté trimestriel en baisse de 7,5%.

Dans la roue du livreur allemand, le néerlandais Just Eat Takeaway prenait 3,69% et à Londres Deliveroo gagnait 2,32%.

SAS: son SOS reçu par les marchés ___

Placée depuis début juillet sous le régime des faillites aux États-Unis, la compagnie aérienne scandinave SAS a annoncé dimanche un accord avec des fonds gérés par Apollo Global Management, lui garantissant un prêt de 700 millions de dollars. Vers 11H50 GMT à Stockholm, le titre bondissait de 7,22%.

afp/rp