Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers perdaient du terrain vendredi, anticipant plus de hausses des taux directeurs de la Fed que prévu, après des déclarations de plusieurs membres de l'institution déterminés à endiguer l'inflation.

Après une séance de repli jeudi et alors que la saison des résultats débute ce vendredi, la Bourse de New York se dirigeait vers une ouverture en baisse. Les contrats à terme des principaux indices reculaient de 0,07% pour le Dow Jones à 0,28% pour le Nasdaq, vers 12H35 GMT.

En Europe, Paris perdait 0,88%, Londres 0,22%, Francfort 0,92% et Milan 1,20%. A Zurich, le SMI cédait 0,70%.

Les places boursières asiatiques ont également reculé, notamment Tokyo qui a lâché 1,28%.

Face à des prix qui ont grimpé de 7% en 2021, leur plus forte hausse en près de 40 ans, la puissante banque centrale américaine est résolue à agir, et vite.

Lors d'une audition au Sénat jeudi pour sa nomination au poste de vice-présidente de la Réserve fédérale (Fed), Lael Brainard a affirmé être "très préoccupée par le niveau élevé de l'inflation" et compte bien utiliser un "outil puissant" de l'institution.

Son arme: des taux directeurs, que la Fed s'apprête à relever plus vite que prévu, sans doute dès mars. L'objectif: renchérir le coût du crédit, et, par ricochet, faire reculer la consommation.

"Plusieurs membres du FOMC (le comité de politique monétaire de la Fed) ont confirmé que le cycle de durcissement monétaire va être rapide", constatent les analystes de Saxo Banque.

"Le gouverneur de la Réserve Fédérale de Saint Louis, James Bullard, s'attend à ce qu'il y ait au moins quatre hausses de taux cette année", complètent-ils.

Les marchés commencent à adhérer à cette perspective et les taux obligataires se tendaient. Le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans remontait à 1,74% après une nette détente la veille l'ayant fait passer à 1,69%.

Du côté des données macroéconomiques, la croissance du PIB en Allemagne a atteint 2,7% en 2021. Et en France, l'inflation a accéléré à 1,6% l'année dernière, au plus haut depuis 2018.

Les investisseurs vont par ailleurs commencer à se pencher sur les premiers résultats d'entreprises. La banque américaine JPMorgan Chase a ouvert le bal en présentant un bénéfice net annuel record mais des profits en repli au dernier trimestre.

Les techs en repli ___

Les valeurs du secteur technologique continuaient de pâtir des anticipations de hausse des taux d'intérêt, leur croissance étant corrélée à leur capacité à se financer à bas coût.

À Paris, STMicroelectronics perdait 1,99%, Worldline 2,01% et Teleperformance 1,74%.

À Francfort, Infineon (-1,91% à 39,28 euros) et SAP (-1,05% à 119,26 euros) étaient aussi délaissés.

Dure semaine pour EDF ___

Le groupe public français enchaîne les difficultés cette semaine: problèmes de corrosions qui s'étendent, retards à Flamanville, obligation de vente d'électricité à perte à ses concurrents et prévision de réduction de son excédent brut.

L'action EDF dégringolait de 15,52% à 8,74 euros.

Le dollar faiblit, la livre monte ___

Le dollar est pénalisé depuis une semaine par les anticipations de resserrement monétaire de la Fed. La monnaie européenne cédait 0,11% à 1,1442 dollar, après avoir atteint plus tôt 1,1483 dollar pour un euro, un sommet depuis mi-novembre.

La livre sterling profitait de son côté de la croissance du Royaume-Uni en novembre (+0,9%), dont le rebond a permis au PIB de dépasser son niveau d'avant la pandémie de Covid-19. La livre prenait 0,04% à 1,3710 dollar.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les cours du pétrole rebondissaient vendredi et atteignaient des plus hauts en plus de deux mois. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, contrat le plus échangé à Londres, prenait 0,81% à 85,15 dollars, vers 12H30 GMT.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, il montait de 0,67% à 82,68 dollars.

Le bitcoin reculait de 1,84% à 42.040 dollars, après avoir perdu 2,2% la veille.

afp/rp