Paris (awp/afp) - L'heure était au rebond vendredi sur les Bourses européennes, et Wall Street devrait poursuivre sa progression, après deux semaines de fortes baisses causées par le risque de récession.

En Europe, Paris montait de 2,16%, Londres de 1,57%, Francfort de 1,04% et Milan de 1,25% vers 11H30 GMT. A Zurich, le SMI montait de 2,45%.

La Bourse de New York s'annonçait en hausse de 0,70% à 0,80% selon les contrats à terme des trois principaux indices.

"Le moral des investisseurs est meilleur, mais les nouvelles ne le sont pas", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, faisant référence à la publication d'indicateurs d'activité économique décevants concernant la zone euro et les États-Unis.

Les indices boursiers se sont montrés indécis cette semaine, ne sachant plus comment se positionner après des baisses spectaculaires enregistrées depuis le début de l'année.

Le sévère tour de vis des Banques centrales pour lutter contre l'inflation fait en effet redouter aux investisseurs un ralentissement trop prononcé de l'activité économique et une récession mondiale.

"Les craintes de récession font que le marché a revu à la baisse ses attentes quant à l'ampleur de l'action de la Fed", estime Neil Wilson, analyste de Markets.com.

Du côté des statistiques économiques, après des indicateurs d'activité décevants en Europe et aux Etats-Unis jeudi, ce sont les données sur le moral qui sont à l'honneur.

La confiance des consommateurs britanniques a encore baissé en juin à cause de l'inflation, selon l'institut GfK, et se situe à un niveau jamais enregistré depuis le début des relevés.

"Pour replacer cela dans son contexte: c'est pire qu'à l'époque du Covid-19 ou de la crise financière", appuie Neil Wilson.

Les ventes de détail de mai se sont en conséquence réduites de 0,5%, et ce sont surtout les ventes des magasins de nourriture (-1,6%) qui ont souffert.

Ces données n'empêchaient pas la livre sterling de progresser de 0,24% à 1,2290 dollar pour une livre vers 11H15 GMT.

En Allemagne, le moral des entrepreneurs a légèrement baissé en juin, après deux mois de hausse, tandis que celui des entreprises italiennes est au plus haut depuis décembre 2021.

Les prix du pétrole étaient en hausse après avoir été bousculés pendant toute la semaine. Les craintes sur une offre de brut insuffisante pour faire face à la demande pendant l'été prenait le pas sur celles d'une récession, dans un contexte d'inflation galopante.

Vers 11H35 GMT, le baril de Brent pour livraison en août montait de 1,48% à 111,68 dollars et celui de WTI américain à même échéance montait de 1,59% à 105,93 dollars.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt souverains remontaient légèrement en Europe, après avoir perdu près de 40 points de base depuis mardi soir.

La tech et le luxe en forme ___

Les valeurs du secteur technologique profitaient de la baisse récente des taux d'intérêt. A Paris et Londres, Teleperformance montait de 4%, Dassault Systèmes de 3,60%, Darktrace de 4,59%.

L'équipementier britannique Ultra Electronics bondissait même de 12,44% après que le gouvernement britannique s'est dit "disposé à accepter" son rachat par le groupe de défense Cobham, détenu par un fonds américain, Londres se disant rassuré par des engagements destinés à limiter les risques pour la sécurité nationale du Royaume-Uni.

Idem pour le secteur du luxe, pour qui la baisse des taux d'intérêt améliore la valorisation des bénéfices futurs. A Paris, LVMH gagnait 2,70%, L'Oréal 3,17%. A Milan Moncler avançait de 2,91% et à Londres Burberry faisait +2,51%.

Du côté du bitcoin et de l'euro ___

Le bitcoin ne semblait pas perturbé par l'annonce de la plateforme d'échanges de cryptomonnaies CoinFlex de suspendre tous les retraits de fonds, citant des "conditions de marché extrêmes" et le risque financier lié à un client. La première cryptomonnaie prenait 1,63% à 21.135 dollars vers 11H30 GMT.

L'euro se stabilisait à 1,0534 dollar (+0,10%).

afp/rp