Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales étaient en demi-teinte après plusieurs indicateurs économiques, au lendemain du discours de Jerome Powell, patron de la puissante banque centrale américaine, qui a indiqué que le relèvement des taux directeurs allait ralentir, mais que derniers resteraient néanmoins élevés un certain temps.

Wall Street était divisée à l'ouverture, après avoir bondi la veille. Le Dow Jones perdait 0,69% vers 15H05 GMT, le S&P 500 était à l'équilibre (+0,02%) et le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 0,19%.

Les places boursières européennes partageaient l'humeur de New York: Paris grappillait 0,22%, Francfort gagnait 0,73%, Milan 0,61% et Londres évoluait autour de l'équilibre (-0,05%). A Zurich, le SMI gagnait 0,93%.

Les marchés digéraient l'indice de la hausse des prix à la consommation qui a ralenti en octobre aux États-Unis en octobre, à 6,0% sur un an contre 6,3% en septembre.

L'indice PCE de l'inflation est particulièrement regardé par la banque centrale américaine (Fed), qui souhaite le ramener à 2%, niveau considéré comme sain pour l'économie.

Sur un mois seulement, l'inflation est stable, à 0,3%, surprenant les analystes qui s'attendaient à une légère accélération et tablaient sur +0,4%.

"Tout ce qui est perçu comme réduisant la possibilité d'une baisse des taux d'intérêt sera positif pour les marchés des actions. La Fed a tout à fait la possibilité de resserrer davantage ses taux dans les mois à venir si les données ne sont pas convaincantes", a noté Craig Erlam d'Oanda.

Ce signal de ralentissement économique renforçait les annonces de Jerome Powell la veille, qui, comme les marchés l'attendaient, a indiqué qu'une hausse des taux plus modérée que les précédentes était en vue pour la prochaine réunion monétaire de la Fed le 14 décembre.

Cela confirme ainsi le scénario qui était déjà anticipé par les investisseurs d'une hausse des taux de 50 points de base (un demi-point de pourcentage), contre 75 points de base lors des quatre hausses précédentes.

Pour autant, Jerome Powell a prévenu que le travail était loin d'être terminé: "l'inflation reste bien trop élevée", a-t-il martelé.

Dans ce contexte, "ce qui compte n'est pas tant que les augmentations soient moins importantes que prévu, mais de savoir jusqu'où elles pourront aller et pendant combien de temps", estime Ipek Ozkardeskaya de Swissquote.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat fondaient nettement: le Bund allemand, qui fait référence en Europe, s'établissait à 1,80%, en baisse de 11,6 points de base et le français était à 2,26%, en baisse de 13,3 points de base, vers 15H05 GMT.

L'euro gagnait 1,13%, à 1,0524 dollar au même moment.

La tech reprend son souffle ___

Les valeurs technologiques, particulièrement sensibles au cap monétaire de la Fed, étaient recherchées jeudi.

En Europe, vers 15H00 GMT, HelloFresh prenait 7,44% à Francfort, à Londres Deliveroo gagnait 6,79% et à Paris Dassault Systèmes montait de 4,72%.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les prix du pétrole montaient légèrement jeudi, toujours encouragés par les espoirs d'allègement de la politique sanitaire chinoise, avant une réunion très attendue des pays producteurs de l'Opep+ dimanche.

Vers 15H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en en février, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, prenait 1,98%, à 88,69 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en janvier, grimpait de 2,66%, à 82,69 dollars.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin restait stable (-0,09% à 17.094 dollars), en remontée depuis le début de la semaine avec le regain d'appétit pour le risque du marché.

afp/rp