Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales étaient orientées dans le rouge mardi, attendant avec crainte le début de la réunion de la Banque centrale américaine, qui devrait relever fortement son taux directeur.

Les places européennes qui avaient ouvert largement dans le vert ont plongé en territoire négatif: Paris reculait de 0,86%, Francfort de 0,73%, Milan de 0,74% vers 11H45 GMT. Fermée lundi en raison des funérailles de la reine d'Angleterre Elisabeth II, la Bourse de Londres cédait 0,13%. A Zurich, le SMI abandonnait 0,80%.

Les contrats à terme des indices américains laissaient aussi présager une ouverture en baisse d'environ 0,4%, au lendemain d'un rebond.

Dans le même temps, les taux d'intérêt sur le marché obligataire se tendaient encore: le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans américain, l'échéance qui fait référence, montait à 3,54%, un record depuis 2011. En France, le taux à 10 ans approchait de son plus haut de l'année en séance, à 2,45%.

Les investisseurs se préparent à une nouvelle forte hausse du taux directeur de la Banque centrale américaine (Fed) pour lutter contre l'inflation. Les analystes s'accordent globalement pour prévoir une troisième hausse de 75 points de base consécutive, même si certains envisagent même 100 points de base.

Au-delà de la remontée, et du petit soulagement qui pourrait se manifester sur le marché par le renoncement à une hausse de 100 points de base, le discours de Jerome Powell, président de la Fed, servira de tendance pour les prochaines semaines.

"Si M. Powell insiste sur le fait que le marché de l'emploi américain résiste au resserrement de la politique, cela serait considéré comme un signe que la Fed va poursuivre ses hausses de taux soutenues, et le soulagement - s'il y en a un - serait beaucoup plus faible", affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Après la dernière réunion, en juillet, de la Fed l'espoir que celle-ci s'oriente vers une politique monétaire plus souple avait nourri le rebond des marchés, mais un nouveau discours de Jerome Powell mi-août est venu briser les illusions des investisseurs.

En Allemagne, les prix à la production ont bondi de 45% sur un an en août, alors qu'une hausse de 37% était prévue par les analystes.

Haleon se fait à son indépendance ___

Le nouveau géant des soins de grande consommation Haleon, ancienne branche du laboratoire britannique GSK désormais indépendante, gagnait mardi 3,78% à la Bourse de Londres après avoir annoncé pour son premier résultat séparé un bénéfice net en hausse de 5,3% à 517 millions de livres au premier semestre.

Ford freiné par l'inflation ___

Le constructeur américain Ford reculait de 4% dans les échanges entre séances à Wall Street, après avoir prévenu lundi après Bourse qu'à la suite de récentes négociations, il allait verser un milliard de dollars de plus qu'initialement prévu à ses fournisseurs au troisième trimestre, en raison de l'inflation.

Du côté des devises et de l'énergie ___

L'euro s'affaiblissait et repassait sous la parité face au dollar (-0,28% à 0,9996 dollar vers 11H45 GMT)

Le bitcoin reculait de 1,44% à 19.250 dollars.

Le prix du gaz naturel en Europe valait 184 euros vers 11H30 GMT, en hausse de 1,05%.

Après avoir frôlé un plus bas de huit mois lundi, puis terminé en hausse, les prix du pétrole restaient stables: le Brent de Mer du Nord pour livraison novembre prenait 0,21% à 92,19 dollars, et le WTI américain pour livraison octobre 0,08% à 85,80 dollars vers 11H35 GMT.

afp/rp