Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales montraient encore leur fragilité mardi, le manque de confiance des investisseurs dans l'activité économique plombant les marchés et mettant sous forte pression l'euro, au plus bas depuis 20 ans face au dollar.

Après une ouverture en nette hausse, les places financières européennes se retrouvaient dans le rouge: Paris reculait de 1,07%, Londres de 0,99% et Francfort de 1,01% vers 11H30 GMT. En Suisse, l'indice vedette SMI perdait 069%.

Wall Street se dirigeait vers une ouverture en baisse après un week-end de trois jours: les trois principaux indices reculaient entre 0,5% et 0,7%.

L'euro a touché mardi son plus bas niveau depuis près de 20 ans face au dollar américain, à 1,0281 dollar pour un euro, emporté par les tensions sur l'énergie en Europe et la force du billet vert. Vers 11H30 GMT, il perdait encore 1,29% à 1,0287 dollars.

"La banque centrale européenne (BCE) est encore si loin de son objectif et a maintenant un problème encore plus grand en termes de fragmentation", explique Neil Wilson, analyste de Markets.com.

La banque centrale d'Allemagne a exprimé des doutes lundi à l'égard du projet de la BCE visant à limiter les écarts entre taux d'emprunts des différents États de la zone euro et ainsi le risque d'une nouvelle crise de la dette.

Sur le marché obligataire, les taux des emprunts des Etats en Europe, très volatils ces dernières semaines, restaient stables après leur forte hausse lundi.

En plus de la dette des Etats, la BCE fait face au double défi de maîtriser au plus vite la hausse des prix tout en ne portant pas un coup fatal à l'économie de la zone euro, déjà durement affectée par la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les matières premières.

Le prix du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, a atteint 176 euros le mégawattheure mardi, plus du double de son niveau début juin.

En Norvège, pays qui s'est engagé à augmenter durablement ses livraisons de gaz à l'UE en juin, une grève menace de couper de près de 60% les exportations à partir de samedi.

Plus tôt dans la séance, les investisseurs avaient démarré avec optimisme, après l'entretien entre le vice-Premier ministre chinois Liu He et la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, au moment où Washington envisage de lever des surtaxes douanières sur certains produits chinois, datant de l'administration Trump.

En Asie, Tokyo a nettement progressé de 1,03%. En Chine, Shanghai a reculé de 0,04% et Hong Kong a gagné 0,10%.

Entrée en Bourse cacophonique pour Deezer

La plateforme française Deezer s'écroulait pour ses premiers pas à la Bourse de Paris, une deuxième mauvaise expérience après sa première tentative avortée en 2015.

Elle perdait près d'un quart de sa valeur à mi-séance. Le titre subit un rattrapage violent de la chute des entreprises cotées en Bourse depuis plusieurs mois, comme son concurrent suédois Spotify, qui a perdu 60% depuis le début de l'année.

SAS veut se mettre en faillite aux États-Unis

La compagnie aérienne scandinave SAS, en difficulté financière, a annoncé mardi avoir demandé à se placer sous le régime des faillites aux États-Unis dans le cadre d'un plan d'économies en cours, au lendemain du début d'une grève illimitée de son principal syndicat de pilotes. Après une chute de 5% lundi, elle perdait encore 10,47%.

Sainsbury's maintient ses prévisions

Côté résultats d'entreprises, les supermarchés Sainsbury's prenaient 0,77% après avoir annoncé des ventes en baisse de 4,5% sur un an pour le premier trimestre décalé, mais en hausse de 5,4% comparé à l'avant-pandémie.

Sainsbury's maintient aussi ses prévisions de résultats pour l'année malgré l'inflation qui pèse de plus en plus sur le budget de ses clients.

Du côté du pétrole et des devises

Le prix du baril de Brent pour livraison en septembre reculait de 1,57% à 111,72 dollars, tandis que celui de WTI américain à échéance août prenait 0,37% à 108,04 dollars vers 11H15 GMT.

Le bitcoin était stable à 19.740 dollars.

afp/al