Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux se souciaient vendredi de la résilience du marché de l'emploi américain qui pourrait poser problème en donnant à la Réserve fédérale américaine toute latitude pour continuer à durcir sa politique monétaire.

A New York, le Dow Jones cédait 0,28%, l'indice Nasdaq lâchait 0,72% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,61% vers 14H55 GMT, sur fond de résultats de sociétés décevants.

En Europe, les Bourses évoluaient en ordre dispersé: Paris (+0,45%) et Londres (+0,87%) regagnaient du terrain. A l'inverse, Francfort reculait de 0,52% et Milan 0,94%. A Zurich, le SMI gagnait 1,14%.

Les créations d'emplois aux Etats-Unis ont bondi en janvier, doublant même par rapport à décembre, alors qu'un ralentissement était attendu. Et le taux de chômage a continué à reculer, tombant désormais à 3,4%, au plus bas depuis 1969.

Il s'agit d'"une très mauvaise nouvelle pour la Réserve fédérale américaine" qui observe de très près l'état du marché du travail pour orienter sa politique monétaire, note John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.

D'un point de vue de la Fed, un marché de l'emploi solide confirme que l'économie n'est pas en récession, ce qui lui laisse de la marge pour modérer davantage l'inflation via la hausse de ses taux directeurs.

La décrue du salaire horaire ne semblait pas non plus être une source de consolation.

"Malgré la bonne orientation du salaire horaire, il est difficile de considérer ce chiffre, à terme, comme non-inflationniste", commente ainsi Christian Parisot, économiste du courtier Aurel BGC.

Ce rapport sur l'emploi est dévoilé au lendemain du ralentissement par la Réserve fédérale américaine (Fed) de ses hausses de taux, et de la confirmation qu'elle continuerait à lutter contre l'inflation.

Les marchés ont entrevu dans les discours de cette semaine des banques centrales américaine, européenne et britannique "une fin proche des hausses des taux directeurs des banques centrales", rappelle Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale AM.

Côté résultats, Apple et Alphabet ont vu leurs revenus et bénéfices reculer tandis qu'Amazon s'est montré prudent dans ses prévisions, de quoi ramener les investisseurs à la réalité d'une économie mondiale qui s'essouffle.

"Le trio des titans de la technologie a trébuché sur les résultats de la nuit dernière", commente Neil Wilson, analyste de Finalto, qui note "clairement un problème de demande" pour Apple avec la réduction des dépenses des consommateurs.

Après leur chute de jeudi, les taux d'intérêt des Etats de la zone euro remontaient modérément.

Déclin d'un triptyque de la tech ___

Les trois géants de la tech -- Amazon (-5,22% à 107,02 dollars), Alphabet (-2,71% à 105,85 dollars), Apple (+1,91% à 153,70 dollars) --qui publiaient leurs résultats trimestriels jeudi après Bourse ont tous affiché un bénéfice net en-deçà des prévisions des analystes.

A Paris, Worldline cédait 3,35%, Teleperformance 3,26% et Dassault Systèmes 1,47%. vers 15H00 GMT.

Intesa fait mieux que prévu ___

La première banque italienne Intesa Sanpaolo a vu son bénéfice net progresser de 4% à 4,35 milliards d'euros en 2022, un résultat supérieur aux attentes et "le meilleur de l'histoire d'Intesa Sanpaolo". Pour 2023, la banque prévoit un bénéfice net "bien supérieur" à celui de l'an dernier, en excluant la Russie. L'action reculait de plus de 3% à Milan.

Du côté des devises et du pétrole ___

Le dollar grimpait face à la livre et à l'euro, dopé par une hausse plus rapide qu'attendue des créations d'emplois aux Etats-Unis en janvier.

Vers 15H00 GMT, le billet vert prenait 1,19% à 1,2079 dollar pour une livre, et 0,80% à 1,0822 dollar pour un euro.

Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril grimpait de 1,70%à 83,60 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, gagnait 2,11% à 77,49 dollars.

afp/rp