New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont reculé lundi, chahutées par des manifestations d'une ampleur historique en Chine contre la stricte politique de restrictions sanitaires menée par la deuxième économie mondiale.

Les places européennes ont clôturé dans le rouge: Paris a perdu 0,70%, Londres 0,17% et Francfort 1,09%. A Zurich, le SMI a cédé 0,05%.

A Wall Street, le Dow Jones a perdu 1,45%, l'indice Nasdaq a lâché 1,58% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 1,54%.

"Le marché semble focalisé sur la politique zéro-Covid de la Chine et pas sur grand-chose d'autre", a commenté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Après la mort de dix personnes dans l'incendie d'un immeuble jeudi, des internautes ont soutenu que les mesures de confinement avaient empêché les habitants de quitter leur domicile à temps et retardé l'accès des secours.

Des manifestations spontanées ont bourgeonné en plusieurs endroits du pays en signe de protestation contre la stricte politique "zéro Covid". Par son étendue, la mobilisation évoque les rassemblements prodémocratie de 1989, durement réprimés.

"Le problème, à ce stade, c'est que quoi que fasse la Chine, cela sera mauvais pour l'économie, qu'ils maintiennent les confinements ou qu'ils rouvrent, ce qui va provoquer une crise sanitaire", poursuit Karl Haeling, de LBBW.

L'autre événement de la séance a été "le discours de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, qui estime que le pic dans les hausses des taux n'est pas encore atteint", a quant à lui noté Philippe Cohen, analyste de Kiplink.

L'incertitude concerne en particulier la "répercussion du coût élevé de l'énergie sur les prix de détail", a expliqué Christine Lagarde, prévenant que dans ce contexte, les taux d'intérêt "sont et resteront le principal outil de lutte contre l'inflation".

Aux Etats-Unis, deux membres de la banque centrale américaine (Fed) ont plaidé lundi pour une poursuite du resserrement monétaire afin de juguler l'inflation.

"Il y a encore du travail" en matière de resserrement monétaire, a notamment estimé le président de l'antenne de New York, John Williams, pour qui juguler l'inflation "va prendre du temps".

Les valeurs énergétiques accusent le coup ___

Au diapason des cours de l'or noir, déprimés une bonne partie de la journée par la Chine avant de se ressaisir en toute fin de séance, les pétroliers ont souffert lundi, à l'image d'ExxonMobil (-3%) et de Chevron (-2,91%).

D'autres géants de l'extraction et de la transformation des matières premières comme la minière Freeport-McMoRan (-2,58%) ou l'aciériste US Steel (-1,43%) ont essuyé un coup de grisou, proportionnel à l'incertitude qui pèse sur la demande chinoise.

A Milan, Eni a terminé en baisse de 1,96%, tandis qu'à Londres, Shell a reculé de 0,27% et qu'à Paris, TotalEnergies a cédé 1,20%.

Les cours du pétrole brut ont eux été portés, peu avant la clôture, par la rumeur d'une possible réduction supplémentaire de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier n'a cédé que 0,52%, clôturant à 83,19 dollars après avoir abandonné jusqu'à 3,61% plus tôt.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en janvier, il a lui gagné 1,25%, à 77,24 dollars.

Cyber Monday, jour heureux des distributeurs ___

Plusieurs géants de la distribution ont été recherchés après une journée de "Black Friday" qui a vu les ventes en ligne établir vendredi un nouveau record, à 9,1 milliards de dollars aux Etats-Unis, au terme de ce traditionnel rendez-vous des soldes.

Les ventes à l'issue du Cyber Monday devraient quant à elles dépasser les 11 milliards de dollars d'après les analystes, et ce "bien que les économies réalisées lors de la pandémie soient épuisées", relève Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets, "les gens utilisant à nouveau davantage le crédit pour pouvoir effectuer leurs achats".

Amazon (+0,58%) et les chaînes de supermarchés Walmart (+0,29%) ou Target (+1,22%), très présents dans le commerce électronique, ont surmonté la morosité ambiante sur la place new-yorkaise.

Du côté des devises et du bitcoin ___

Le dollar profitait de son statut de valeur refuge pour avancer de 0,51% face à l'euro, à 1,0341 dollar vers 21H45 GMT et de 1,13% face à la livre sterling, à 1,1956 dollar pour une livre.

Le bitcoin abandonnait 2,19% à 16.215 dollars.

afp/rp