New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont fini dans le rouge mardi, les investisseurs s'inquiétant des fuites inexpliquées sur les gazoducs Nordstream reliant la Russie à l'Allemagne et d'une nouvelle remontée des taux obligataires.

Après une grande partie de la séance en hausse qui laissait espérer un rebond sur la ligne d'arrivée, les indices ont fini dans le rouge à Paris (-0,27%), Francfort (-0,72%) et Londres (-0,52%). A Zurich en revanche, le SMI a gagné 0,53%.

"La situation reste tendue" sur les marchés en proie à la volatilité et l'actualité autour du gaz a contribué à défavoriser les indices européens, observe Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque, interrogé par l'AFP.

Hors service à cause de la guerre en Ukraine, les gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne sous la mer Baltique ont été tous deux touchés par des fuites spectaculaires, précédées d'explosions sous-marines. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé mardi soir que les fuites sur les gazoducs Nord Stream en mer Baltique étaient un "acte de sabotage", comme cela avait été évoqué également plus tôt par le Danemark et la Suède.

Après une ouverture en territoire positif, la Bourse de New York a fini en ordre dispersé.

Le Dow Jones a enchaîné une sixième séance de baisse de suite et lâché 0,42%, mais aussi enregistré un nouveau plus bas de l'année en clôture, le troisième d'affilée. Quant au Nasdaq, il a gagné 0,25%, tandis que l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,20%.

Depuis le début de la semaine, la volatilité a fait un retour fracassant sur les marchés.

En grand stress la veille, le marché des changes se stabilisait mardi, mais ce n'était pas le cas du marché de la dette souveraine, où les rendements obligataires continuaient de franchir des sommets. Le taux d'emprunt américain à maturité 10 ans s'approche inexorablement des 4%, seuil plus connu depuis 12 ans, qu'il a frôlé mardi, à 3,99%.

L'écart entre les taux d'intérêt allemand et italien, signe de nervosité des marchés, a dépassé les 250 points de base pour la première fois depuis le printemps 2020, après la victoire de la dirigeante post-fasciste Giorgia Meloni aux législatives italiennes.

"A l'heure actuelle, très peu d'investisseurs sur le marché boursier estiment que les choses pourraient s'améliorer prochainement", commente Konstantin Oldenburger, de CMC Markets.

Les investisseurs restent concentrés sur les développements macroéconomiques alors que les grandes banques centrales sont déterminées à lutter contre l'inflation même si la croissance doit en pâtir.

Craignant que l'économie mondiale entre en récession, ils pourront mesurer dès le mois prochain l'impact de la hausse des prix et des resserrements rapides des politiques monétaires sur les bénéfices des entreprises.

Aux États-Unis, la confiance des consommateurs a poursuivi sa hausse en septembre, s'améliorant même plus que prévu malgré l'inflation persistante et les risques de récession de l'économie américaine. Les commandes de biens durables ont légèrement reculé aux États-Unis en août, mais moins fortement que prévu.

Reflux tout relatif du dollar ___

La livre reprenait 0,41% à 1,0733 dollar, après avoir plongé à son plus bas historique lundi. Depuis vendredi, elle est toujours en baisse de plus de 4%, mettant sous pression la Banque d'Angleterre.

La monnaie européenne perdait 0,15% à 0,9594 dollar et se rapprochait de nouveau de 0,9554 dollar atteint dans la nuit de dimanche à lundi, pour la première fois depuis plus de 20 ans.

Le bitcoin repassait sous le seuil symbolique des 20.000 dollars (à 19.602 dollars).

Bond des prix du gaz ___

Le prix du gaz naturel européen grimpait de 19,65% à 208 euros le mégawattheure sur le marché de référence, tiré par les développements concernant Nord Stream.

Les cours du pétrole ont aussi rebondi mardi. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a gagné 2,62%, pour clôturer à 86,27 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour échéance en novembre, il a pris 2,33%, à 78,50 dollars. Il avait fini lundi à son plus bas prix en clôture depuis la première séance de l'année, le 3 janvier.

Biffa s'envole de près de 30% ___

La société britannique de traitement de déchets Biffa s'est envolée de 27,8% à 406 pence après l'annonce de son rachat pour 1,3 milliard de livres (1,5 milliard d'euros) par le fonds Energy Capital Partners (ECP).

ats/rp