New York (awp/afp) - Les Bourses ont pu regagner une partie du terrain perdu la veille en raison des inquiétudes sur le sort du géant de l'immobilier chinois Evergrande, se tournant vers la réunion de la Banque centrale américaine.

Les indices européens ont effectué un net rebond: Paris a regagné 1,50%, Londres 1,12%, Francfort 1,43% et Milan de 1,22%. A Zurich, le SMI a repris 0,19%.

Wall Street a lui terminé en ordre dispersé: l'indice Dow Jones a lâché 0,15%, l'indice élargi S&P 0,08% tandis que l'indice technologique Nasdaq a avancé de 0,22%.

Restés fermés ce mardi, les marchés de Chine continentale rouvriront mercredi.

Les Bourses mondiales avaient nettement baissé lundi, inquiètes de la capacité d'Evergrande, lourdement endetté, à faire face à ses obligations, et des éventuels effets de contagion en cas de défaut de paiement du groupe chinois.

"Après des pertes importantes hier, les marchés européens ont rebondi décemment tandis que les préoccupations sur le sort d'Evergrande s'orientent cette semaine vers les remboursements d'emprunts, les investisseurs se demandant si les autorités chinoises seront en mesure de gérer les conséquences une fois l'échéance financière passée", indique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Il semble admis, selon lui, qu'un défaut de paiement d'Evergrande est "une question de temps" et "la vraie question concerne la façon dont il sera géré".

"Le scepticisme plane toujours sur les marchés boursiers européens quant à savoir si la crise immobilière en Chine peut ne laisser aucune trace dans les économies occidentales", commente Andreas Lipkow, pour Comdirect.

Evergrande n'est pas le seul point critique pour les investisseurs, qui demeurent nerveux avant les conclusions de la réunion monétaire de Réserve fédérale américaine mercredi.

Ils s'attendent à ce qu'elle précise les modalités et le calendrier de la réduction progressive de son soutien au marché financier par des rachats d'actifs massifs. Même s'ils estiment qu'une annonce officielle n'interviendra pas avant la prochaine réunion de novembre.

"Un faux pas de la part de la Banque centrale demain pourrait avoir un impact plus fort que celui des derniers jours", prévient Craig Erlam, analyste pour Oanda.

Les opérateurs surveillent aussi la course contre la montre lancée au Congrès américain pour trouver un accord sur le plafond de la dette et éviter aux États-Unis d'être en défaut de paiement, ce qui aurait des conséquences très graves sur l'économie américaine, mais aussi mondiale.

Le plafond de la dette est le montant à partir duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, ce qui l'empêche d'honorer ses paiements.

Universal chante, Vivendi déchante ___

La puissante major de l'industrie musicale Universal Music Group (UMG), qui a fait ses premiers pas à la Bourse d'Amsterdam mardi, a fini à 25,10 euros, soit plus de 35% au-dessus de son prix d'introduction. Une aubaine pour Pershing Square Holdings, actionnaire d'UMG, dont le titre a grimpé de 5,01% à 2.725 pence à Londres.

A l'inverse, son ancienne maison mère Vivendi, qui ne détient plus que 10% d'UMG, s'est effondrée de 19,42% à Paris, à 10,50 euros.

L'aérien reste sur sa lancée ___

Comme la veille, les valeurs aériennes ont profité de la perspective d'une relance des trajets transatlantiques, avec l'ouverture annoncée du territoire américain aux voyageurs entièrement vaccinés en provenance du Royaume-Uni et de l'Union européenne.

IAG, maison mère de British Airways et Iberia, a avancé de 3,08% à 171,30 pence à Londres. A Paris, Air France KLM a gagné 1,49% à 4,15 euros. En revanche à Francfort, Lufthansa a cédé 3,31% à 8,38 euros, malgré une hausse de 40% de ses réservations depuis l'Europe vers les États-Unis, quelques heures après l'annonce de la levée des restrictions par Washington.

Uber s'envole ___

A Wall Street, la compagnie de location de voitures avec chauffeur et de livraisons de repas Uber s'est envolée de 11,49% à 44,36 dollars après avoir indiqué qu'elle allait être bénéficiaire dès ce trimestre, soit plus tôt que prévu.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les cours du pétrole ont rebondi sensiblement. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à Londres à 74,36 dollars en hausse de 0,59%. Et à New York, le baril de WTI pour octobre a gagné 0,38% à 70,56 dollars.

L'euro stagnait (+0,02%) face au billet vert, à 1,1728 dollar.

Le bitcoin en revanche perdait 2,93% à 42.261 dollars.

afp/rp