Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes digèrent difficilement mardi la croissance de la zone euro, pourtant meilleure qu'attendu, et Wall Street s'annonce également en repli, en amont de la réunion de la banque centrale américaine.

En Europe, Paris reculait de 0,42%, Londres de 0,75% et Francfort de 0,50% vers 12H25 GMT. Milan résistait mieux et prenait 0,15%, sauvée par le secteur bancaire. A Zurich, le SMI cédait 0,86%.

A New York, les contrats à terme des trois principaux indices baissaient d'environ 0,35%.

Le pessimisme lundi de Wall Street, où le Nasdaq a perdu près de 2%, a gagné les indices asiatiques qui ont cédé du terrain mardi, malgré un rebond inattendu de l'activité manufacturière en Chine.

La croissance du PIB de la zone euro s'est maintenue en territoire positif (+0,1%) au quatrième trimestre, selon une estimation d'Eurostat, un chiffre supérieur aux anticipations des experts sondés par Factset et Bloomberg qui s'attendaient à un recul de 0,1% du PIB.

Sur l'ensemble de l'année 2022, la croissance de la zone euro a atteint 3,5%, un chiffre supérieur à celui de la Chine (3%) et des Etats-Unis (2,1%) et plus élevé que la prévision de 3,2% de la Commission européenne.

Les économistes d'Axa Investment managers notent que "la demande intérieur a été sévèrement affectée, tandis que le commerce extérieur a apporté du soutien" à ce chiffre.

L'Italie, l'Autriche, la Suède et l'Allemagne ont vu leur PIB se contracter au dernier trimestre, tandis que le Portugal et la France ont enregistré une très légère croissance.

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse lundi ses prévisions de croissance mondiale pour 2023 à 2,9%, contre 2,7% estimé en octobre. De quoi écarter le spectre d'une récession pour plusieurs pays.

Ces chiffres n'ont cependant pas réussi à insuffler un nouvel élan d'optimisme sur les marchés, obnubilés par les réunions cette semaine des banques centrales américaine, européenne et britannique, qui devraient procéder à de nouvelles hausses de taux.

Un ralentissement des hausses de taux aux Etats-Unis est largement anticipé de la part de la Réserve fédérale (Fed), avec une augmentation de 0,25 point de pourcentage, après des relèvements d'un demi-point et même de trois quarts de points en 2022, du jamais-vu depuis près de 30 ans.

"Les préoccupations persistantes de la Fed concernant l'étroitesse du marché du travail pourraient l'inciter à continuer de durcir sa politique jusqu'en mai avant de faire une pause", anticipe César Perez Ruiz, responsable des investissements de Pictet Wealth Management, qui écarte le scénario d'une baisse des taux à ce stade.

La Banque centrale européenne (BCE) pourrait, elle, maintenir sa dynamique avec une hausse de taux de 0,5 point de pourcentage, à l'issue de sa réunion de jeudi.

Les résultats d'entreprises s'ajoutent à la nervosité ambiante des salles de marchés. A Wall Street, General Motors (+5,13% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture) et Spotify (+4,60%) ont rapporté des chiffres supérieurs aux attentes, tandis que Pfizer (-3,17%) et Caterpillar (-2,42%) ont déçu.

UniCredit décolle, UBS ne convainc pas ___

La deuxième banque italienne UniCredit a triplé son bénéfice net en 2022, le meilleur depuis une décennie, dans un contexte de hausse des taux d'intérêt, et a décidé de plus rémunérer ses actionnaires. L'action grimpait de 10,46% et tirait tout le secteur bancaire italien, notamment Intesa Sanpaolo (+2,05%), BMPS (+1,77%) et BPER (+2,55%).

En revanche, la banque suisse UBS reculait de 3,12% à Zurich, accusant une baisse de ses revenus dans la banque d'investissement, malgré un bénéfice net meilleur qu'attendu.

Du côté des devises et du pétrole ___

Les cours du pétrole reculaient lestés par des exportations russes résilientes. Vers 12H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 0,87% à 84,16 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, cédait 1,07% à 77,06 dollars.

L'euro et la livre reculaient face au dollar. La monnaie européenne perdait 0,16% à 1,0834 dollar pour un euro et la devise britannique reculait de 0,23% à 1,2323 dollar pour une livre.

Un bitcoin valait 22.860 dollars, en hausse de 0,52%.

afp/rp