New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont évolué dans des marges resserrées mardi, tandis que Wall Street a pris de la vitesse grâce au ton jugé modéré du président de la banque centrale américaine (Fed) et aux annonces de Microsoft sur l'intelligence artificielle.

En Europe, Paris a reculé de 0,07% et Francfort de 0,16%. Mais Milan a pris 0,36%, tout comme Londres, qui a été soutenue par les entreprises liées aux matières premières. A Zurich, le SMI a cédé 0,44%.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,78%, l'indice Nasdaq a progressé de 1,90% et l'indice élargi S&P 500 a crû de 1,29%.

Interrogé à l'Economic Council de Washington, le président de la Fed, Jerome Powell, a prévenu que "si les données économiques devaient continuer à être plus élevées que prévu" aux Etats-Unis, la Fed "(augmenterait) certainement davantage les taux" qu'elle ne l'envisageait jusqu'ici.

Jerome Powell faisait référence aux 517.000 créations d'emplois annoncées vendredi par le ministère américain du Travail pour le mois de janvier, soit quasiment le triple des projections des économistes (187.000).

Le responsable a également défendu, de nouveau, la nécessité, selon lui, de maintenir les taux à un niveau élevé jusqu'à la fin de l'année, car l'inflation ne devrait pas approcher la cible de 2% avant 2024.

Malgré tout, les opérateurs ont été encouragés par les multiples mentions, par Jerome Powell, du ralentissement de l'inflation, selon Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, ainsi que son ton "plus sympathique, interprété par le marché comme moins offensif" sur le plan monétaire.

Pour l'analyste, les investisseurs "continuent à penser que la Fed va arrêter de remonter ses taux, puis les baisser", malgré son discours. "Les marchés sont parfois entraînés par un élan et c'est ce qui est à l'oeuvre actuellement."

"Le mouvement reste soutenu et la tendance demeure à la hausse", a-t-il estimé.

BP convainc les marchés ___

Le géant des hydrocarbures britannique BP a essuyé une perte nette de 2,5 milliards de dollars en 2022, pénalisé par une importante charge reflétant sa sortie de Rosneft après l'invasion russe de l'Ukraine.

Cependant, son bénéfice hors éléments exceptionnels, indicateur le plus suivi par les marchés, a plus que doublé sur un an à 27,7 milliards de dollars, dopé comme ceux des autres majors pétrolières par les cours élevés des hydrocarbures. Le titre a grimpé de 7,95% et entraînait avec lui le secteur. TotalEnergies a pris 3,38% à Paris et Shell 2,36% à Londres.

Microsoft à fond sur l'IA ___

Le Nasdaq a été tiré par Microsoft (+4,20%), qui a dévoilé mardi plusieurs innovations appuyées sur l'intelligence artificielle (IA) dite générative, qui crée des contenus pour les utilisateurs.

Le groupe va notamment intégrer le programme ChatGPT à son moteur de recherche Bing, ce qui pourrait relancer Microsoft sur ce secteur outrageusement dominé par Google.

Alphabet (+4,61%), maison mère de Google, a également profité de ces annonces, après avoir présenté, lundi, sa version de ChatGPT, baptisée Bard.

Dans leur sillage, le fabricant de processeurs et cartes graphiques Nvidia (+5,14%), dont la technologie est en pointe dans le domaine de l'IA, a fait des étincelles.

Du côté des devises et du pétrole ___

Les prix du pétrole ont grimpé mardi pour le deuxième jour d'affilée, en partie à cause de la fermeture d'un terminal d'exportation turc après les séismes qui ont frappé lundi la Turquie et la Syrie, mais surtout sur fond d'espoirs de reprise de la demande chinoise.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné 3,33% à 83,69 dollars. Celui de son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, a augmenté de 4,08% à 77,14 dollars.

L'euro était stable face au billet vert, à 1,0727 dollar pour un euro.

Le bitcoin valait 23.240 dollars, en hausse de 1,09%.

afp/rp