Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales étaient en baisse lundi, chahutées par des manifestations d'une ampleur historique en Chine contre la stricte politique de restrictions sanitaires menée par la deuxième économie mondiale.

Les places européennes ont clôturé dans le rouge: Paris a perdu 0,70%, Londres 0,17% et Francfort 1,09%. A Zurich, le SMI a cédé 0,05%.

A Wall Street, le Dow Jones reculait de 0,74% vers 17H00 GMT, le Nasdaq de 0,71% et le S&P 500 baissait de 0,83%.

"La journée est placée sous le signe de la Chine", résume Karl Haeling, analyste de LBBW.

Après la mort de dix personnes dans l'incendie d'un immeuble jeudi, des internautes ont soutenu que les mesures de confinement avaient empêché les habitants de quitter leur domicile à temps et retardé l'accès des secours.

Des manifestations de masse ont depuis alimenté une vague de protestations contre la stricte politique "zéro Covid". Par son étendue, la mobilisation évoque les rassemblements prodémocratie de 1989, durement réprimés.

"Le problème, à ce stade, c'est que quoi que fasse la Chine, cela sera mauvais pour l'économie, qu'ils maintiennent les confinements ou qu'ils rouvrent, ce qui va provoquer une crise sanitaire", poursuit Karl Haeling.

L'autre événement de la séance a été "le discours de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, qui estime que le pic dans les hausses des taux n'est pas encore atteint", a quant à lui noté Philippe Cohen, analyste de Kiplink.

L'incertitude concerne en particulier la "répercussion du coût élevé de l'énergie sur les prix de détail", a expliqué Christine Lagarde, prévenant que dans ce contexte, les taux d'intérêt "sont et resteront le principal outil de lutte contre l'inflation".

Aux États-Unis, la Réserve fédérale estime désormais qu'un rythme plus lent de hausse des taux pourrait "bientôt être approprié".

Les valeurs pétrolières accusent le coup ___

"Les événements en Chine ne touchent pas seulement les marchés boursiers, les prix du pétrole s'effondrent également sous la pression des cas record de Covid" au coeur de la deuxième puissance économique mondiale, écrit dans une note Craig Erlam d'Oanda.

Vers 16H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier reculait de 1,63% à 82,27 dollars et celui de WTI à même échéance perdait 0,67% à 75,78 dollars. Ils évoluent respectivement à leurs plus bas depuis janvier 2022 et décembre 2021.

Sur les marchés actions, les valeurs pétrolières évoluaient à la baisse. A New York, ExxonMobil perdait 2,39% vers 16H55 GMT, à Milan Eni a terminé en baisse de 1,96%, à Londres Shell a reculé de 0,27% et à Paris TotalEnergies a cédé 1,20%.

Cyber Monday, jour heureux des distributeurs ___

Plusieurs géants de la distribution étaient recherchés après une journée de "Black Friday" qui a vu les ventes en ligne établir vendredi un nouveau record, à 9,1 milliards de dollars aux Etats-Unis, au terme de ce traditionnel rendez-vous des soldes.

Les ventes à l'issue du Cyber Monday devraient quant à elles dépasser les 11 milliards de dollars d'après les analystes, et ce "bien que les économies réalisées lors de la pandémie soient épuisées", relève Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets, "les gens utilisant à nouveau davantage le crédit pour pouvoir effectuer leurs achats".

Vers 17H05 GMT à New York, Amazon (+1,62%) et les chaînes de supermarchés Walmart (+0,47%) ou Target (+1,33%), très présents dans le commerce électronique, évoluaient à la hausse.

Du côté des devises et du bitcoin ___

L'euro perdait 0,10%, à 1,0384 dollar vers 16H50 GMT.

La livre reculait de 0,47% à 1,2036 dollar.

Le bitcoin gagnait 2,31% à 16.1888 dollars.

afp/rp