New York (awp/afp) - Les marchés européens ont retenu leur souffle mercredi avant les conclusions de la réunion du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine qui a finalement fait bondir Wall Street, grâce à son attitude ferme face à l'inflation.

À la Bourse de New York, les indices qui reculaient lors des premiers échanges, ont fini solidement dans le vert: le Dow Jones a gagné 1,08%, le Nasdaq a fait un bond de 2,15% et le S&P 500 de 1,63%.

En Europe, ils ont rebondi après plusieurs séances moroses: Paris a pris 0,47%, Milan 0,41% et Francfort 0,15%. Londres était en revanche en recul de 0,66%, après l'annonce d'une inflation de 5,1% en novembre sur un an, un plus haut en plus de dix ans. A Zurich, le SMI a gagné 0,96%.

Aux Etats-Unis, le rythme de la hausse des prix est encore plus intense: 6,8% sur un an en novembre, du jamais vu en près de 40 ans, alors que l'objectif de la Fed tourne autour de 2%.

L'institution a annoncé qu'elle doublait son rythme de réduction des achats d'actifs. Le ralentissement progressif de ces injections de liquidités, débuté en novembre, devait en effet, se terminer initialement en juin.

Cela lui permettra ensuite de relever ses taux directeurs, maintenus mercredi dans la fourchette de 0 à 0,25% dans laquelle ils avaient été abaissés en mars 2020, face à la propagation de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis. La majorité des membres du Comité monétaire prévoit même trois hausses de taux d'un quart de point de pourcentage en 2022.

Enfin, la Banque centrale a définitivement ôté de son communiqué le fait qu'elle considérait l'inflation comme "provisoire".

"Le fait que la Fed ait adopté une attitude agressive face à l'inflation a plu aux marchés parce que la Fed a admis qu'elle avait tort sur l'inflation et qu'elle va s'en occuper", a indiqué à l'AFP Peter Cardillo de Spartan Capital. "C'est un facteur positif pour le marché", a-t-il assuré.

Les banques centrales "ne peuvent plus être complaisantes" avec une inflation à de tels niveaux et "qui montre des signes qu'elle pourrait être plus permanente", soulignait aussi Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Cette actualité dominait sur les marchés mercredi, même s'il reste encore des inquiétudes sur le variant Omicron. Il se propage à un rythme inédit d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et pourrait être dominant en Europe d'ici mi-janvier, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Sur le marché obligataire, les taux sur les bons à 10 ans se sont à peine tendus à 1,45% contre 1,44%.

La distribution grimace ___

Les nombreuses publications du jour sur des entreprises de la distribution n'ont pas été du goût des investisseurs.

Malgré 1,23 milliard d'euros de profits au troisième trimestre de son exercice décalé -un record-, le groupe textile Indetex (Zara) a perdu 5,22% à 27,43 euros, les investisseurs pointant notamment les marges du groupe.

Au Royaume-Uni, Next a dégringolé de 3,95% à 7.736,00 pence en queue de peloton du FTSE 100, suivi de près par JD Sports Fashion (-3,32% à 204,00 pence).

En France, Carrefour a cédé 5,35% à 15,21 euros et Casino 5,68% à 22,10 euros.

En Belgique, la chaîne de supermarchés Colruyt a aussi perdu 9,35% à 36,25 euros après ses résultats publiés la veille.

Film d'horreur pour Cineworld ___

L'action du groupe britannique Cineworld s'est effondrée de 39,40% à 27,5 pence, après une condamnation à payer des centaines de millions de livres de dommages et intérêts pour avoir annulé un projet de fusion avec son rival Cineplex.

Nouvelles turbulences pour l'aérien ___

Le groupe aérien IAG a chuté de 5,10% à 125,80 pence, pâtissant des craintes liées à l'avancée du variant Omicron, dans un contexte de record des contaminations au Covid au Royaume-Uni. La maison mère de British Airways et d'Iberia a par ailleurs annoncé des "discussions" pour mettre fin à son projet de rachat d'Air Europa, sans renoncer à un rapprochement sous une autre forme avec la compagnie espagnole.

A Paris, le constructeur Airbus a perdu 2,45% à 99,99 euros.

Le pétrole et le bitcoin reculent, l'euro stable ___

Les réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis ont diminué beaucoup plus que prévu la semaine dernière, sous l'effet d'une demande exceptionnelle.

En baisse avant la publication, les cours de l'or noir se sont repris après l'annonce. Le prix du baril américain de WTI a grappillé 0,19% à 70,87 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord 0,24% à 73,88 dollars, vers 17H10 GMT.

La monnaie européenne reprenait de la valeur par rapport au dollar, à la veille d'une réunion monétaire de la BCE, un euro valant 1,1294 dollar.

Le bitcoin prenait 1,84% à 49.200 dollars.

afp/rp