Paris (awp/afp) - La peur d'une récession économique mondiale continuait d'occuper l'esprit des investisseurs mercredi, notamment en Chine où de nouveaux cas de Covid-19 font craindre de nouvelles restrictions.

Après un plongeon de près de 3% mardi, qui a poussé les indices à des plus bas depuis le printemps 2021, les Bourses européennes rebondissaient d'environ 2% mercredi matin, soulagées par une annonce du gouvernement norvégien concernant la production de gaz.

Paris prenait 1,98%, Francfort 1,91%, Milan 1,47% et Londres prenait 2,27%, faisant fi de l'instabilité politique au Royaume-Uni après la démission de deux ministres de premier plan.

En Asie, les indices boursiers rattrapaient la chute des marchés européens de lundi. Tokyo a perdu 1,20%, Shanghai 1,43% et Hong Kong cédait 1,74% dans les derniers échanges.

"C'est surtout la Chine et la politique zéro Covid qui pèsent sur le moral en Asie", a constaté Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

Plusieurs millions de personnes étaient de nouveau confinées en Chine mercredi, après 300 nouveaux cas de Covid-19 détectés dans le pays et des clusters identifiés à Shanghai et dans une ville du nord du pays.

La politique de zéro Covid de la Chine, qui signifie que le pays, ou une partie, peut être totalement arrêté d'un coup, est "un facteur de risque essentiel, trop souvent ignoré par tous ceux qui se penchent sur les marchés chinois en 2022", prévient M. Halley.

Concernant l'Europe, le prix du contrat de référence de gaz naturel se détendait légèrement (-6,41% à 154,5 euros le mégawattheure), après avoir flambé ces derniers jours.

Le géant russe Gazprom a déjà drastiquement réduit ses livraisons de gaz aux pays européens et l'annonce mardi d'une grève dans le secteur du pétrole et du gaz en Norvège, menaçant les exportations du pays, a plombé les esprits.

Le gouvernement norvégien a décidé de s'immiscer dans le dossier et a renvoyé le conflit entre les salariés grévistes et leurs employeurs devant une instance indépendante, imposant de fait, selon la loi norvégienne, l'arrêt de la mobilisation sociale.

Cette annonce provoquait un léger soulagement général sur les marchés, après avoir fait chuter euro et pétrole.

Le prix du baril de Brent pour livraison en septembre remontait de 2,22% à 105,10 dollars, tandis que celui de WTI américain à échéance août prenait 1,78% à 101,30 dollars, vers 07H35 GMT.

La monnaie unique européenne restait tout de même à son plus bas niveau depuis près de 20 ans face au billet vert, s'échangeant 1,0268 dollars vers 07H30 GMT.

"Les acheteurs d'euros désertent le marché à l'idée que la Banque centrale européenne (BCE) n'arrivera pas à la bonne vitesse pour augmenter ses taux", avec un risque de voir grimper les taux d'intérêt des dettes des Etats jugés fragiles, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote.

Par ailleurs, Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomie chez Saxo Bank, note que "la volatilité des actions est actuellement inférieure à celle des taux" d'intérêt obligataire, un fait "particulièrement rare".

Le marché obligataire est, en effet, pris en étau entre la hausse des taux directeurs des banques centrales, qui tentent de lutter contre une inflation toujours croissante, et les craintes de récession à plus long terme, elles-mêmes alimentées par la resserrement monétaire des banques centrales.

Les taux ne cessent de grimper et de chuter violemment depuis début juin, restant cependant à des niveaux historiquement élevés.

Mercredi, ils remontaient légèrement, le taux d'intérêt de la dette allemande à 10 ans s'établissait à 1,265%, contre 1,21% la veille.

Le tech se reprend

Le secteur technologie reprenait des couleurs dans le sillage de la clôture de Wall Street mardi, où le Nasdaq a bondi de 1,75% en profitant d'une baisse des taux obligataires.

A Paris, Worldline montait de 2,13%, STMicroelectronics de 1,50%, Capgemini de 2,12%. A Francfort, Infineon gagnait 2,61%, Zalando 4,58% et Delivery Hero 3,45%. A Amsterdam, Just Eat bondissait de 16,25% après une bonne nouvelle concernant la vente de sa filiale Grubhub.

Le bitcoin, dont le cours s'est montré plutôt corrélé au Nasdaq ces derniers mois, est repassé mardi au-dessus de la barre des 20.000 dollars. Mercredi il perdait encore 1,29% vers 07H25 GMT.

afp/ol