Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux progressaient légèrement vendredi, s'ancrant un peu plus dans le vert après un rapport de l'emploi américain plus faible qu'attendu, laissant espérer un adoucissement de la Réserve Fédérale américaine.

Au lendemain d'une forte hausse, les marchés américains étaient mitigés dans les premiers échanges: le Dow Jones gagnait 0,13%, le S&P500 0,11% mais le Nasdaq perdait 0,36% vers 14H50 GMT.

Les indices européens étaient aussi dans le vert. Londres montait de 0,51%, Francfort de 0,50% et Milan de 0,65%. Seule Paris reculait de 0,09% dans le même temps. En Suisse, l'indice vedette SMI progressait de 0,19%.

L'économie américaine a créé seulement 210'000 emplois en novembre, soit plus de deux fois moins qu'anticipé par les analystes, reflétant la difficile reprise du marché du travail aux Etats-Unis, a annoncé vendredi le département du Travail.

Une nouvelle pas si mauvaise du point de vue des investisseurs, notamment si ces chiffres plus faibles qu'attendu peuvent infléchir le nouveau ton de la Réserve fédérale américaine.

La Fed avait jusqu'ici préféré se fixer sur la solidité de la reprise de l'économie aux Etats-Unis et du rétablissement du marché de l'emploi pour déterminer le rythme de la fin de son soutien massif aux marchés. Mais la persistance d'une forte inflation a poussé son président Jerome Powell à changer sa vision.

Il envisage une réduction plus rapide que prévu des achats d'actifs de l'institution pour tenter de limiter la hausse des prix, ouvrant la voie à une hausse des taux directeurs dès 2022 pour limiter l'inflation.

Par ailleurs, "le taux de chômage se rapproche des 4% (donc du plein emploi), le taux de participation progresse et l'inflation salariale rebaisse", note également dans les points positifs John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Sur le plan sanitaire, les investisseurs continuent de scruter toute information concernant le nouveau variant Omicron, sur sa contagiosité, son niveau de dangerosité et sa résistance aux traitements existants.

En Afrique du Sud, où a été annoncée l'identification du variant Omicron la semaine dernière, les autorités ont décrit une propagation "exponentielle" du virus.

Commande historique pour l'armement français

Les Emirats arabes unis ont signé vendredi un accord pour acquérir 80 avions de combat Rafale, l'avion de chasse construit en collaboration par les Français Dassault Aviation (+8,14%), qui supervise 60% de la valeur de l'avion, l'électronicien Thales (+1,27%) et le motoriste Safran (-3,15%).

Le contrat, qualifié d'"historique" par la ministre des Armées Florence Parly et le plus important jamais conclu avec un pays étranger, s'élève à 16 milliards d'euros dont deux pour les armements et "éléments associés".

Coup de froid sur la tech chinoise

Le chinois Didi Chuxing, équivalent d'Uber dans son pays, plongeait de 7% après l'annonce de son retrait de la Bourse de New York où il était coté depuis cet été.

L'entreprise, qui a perdu 50% de sa valeur depuis, est sous la pression des autorités chinoises, qui incitent désormais ses pépites à chercher des financements sur ses places boursières.

Par ailleurs, l'autorité américaine de régulation des marchés financiers, la SEC, a modifié jeudi son règlement et peut désormais sortir de la cote les sociétés qui ne feront pas auditer leurs comptes par une société agréée, ce qui est le cas de toutes les sociétés chinoises présentes à Wall Street.

A la Bourse de Hong Kong, Alibaba a perdu 2,61%, Tencent 2,32%, JD.com 5,96% et NetEase 4,78%.

Rebond du pétrole

Les prix du pétrole étaient en hausse, au lendemain d'un sommet des producteurs de l'Opep+ qui les a vus reconduire en janvier la hausse graduelle de la production menée chaque mois depuis mai.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février gagnait 3,76% à 72,31 dollars vers 14H40 GMT.

Le baril américain de WTI pour livraison en janvier prenait 3,74% à 68,98 dollars.

L'euro cédait 0,06% à 1,1294 dollar.

Le bitcoin était stable (-0,45%) à 56.630 dollars.

afp/al