Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers piétinaient d'impatience vendredi dans l'attente du rapport mensuel sur l'emploi américain, déjà soulagés que les Etats-Unis aient écarté temporairement un défaut de paiement.

Vers 08H30 GMT, l'Europe était globalement timorée au lendemain d'une franche progression, limitant les prises de risque à Paris (-0,25%), Francfort (-0,28%), Zurich (-0,5%), Milan (+0,01%), Londres (+0,07%).

Plus tôt, les places asiatiques ont fini dans le vert, rassurées par le report de l'échéance pour trouver un accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine. Tokyo a gagné 1,34%, mais reste en recul de 2,5% sur l'ensemble de la semaine écoulée. Hong Kong a pris 0,6%.

De retour d'une semaine de congés pour cause de fête nationale chinoise, les Bourses de Shanghai (+0,7%) et Shenzhen (+0,8%) ont salué l'accélération inattendue de l'activité dans les services en Chine en septembre.

Aux Etats-Unis, les responsables politiques ont trouvé un compromis pour relever le plafond de la dette pour financer le budget du pays jusqu'en décembre, ce qui évite un défaut de paiement à court terme.

Mais "c'est seulement une demie bonne nouvelle car cela ne fait que repousser la gestion du problème sans le résoudre", tempère Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

L'attention est désormais dirigée vers les chiffres du rapport mensuel sur l'emploi américain, qui pourrait donner des indices aux investisseurs sur le calendrier et l'ampleur de la réduction du soutien monétaire de la Réserve fédérale américaine.

La Fed, qui tient compte à la fois de l'emploi et de l'inflation pour agir, devrait faire une annonce en novembre. Les experts estiment qu'elle ne modifiera pas ses intentions sauf si les chiffres du rapport pour l'emploi sont terriblement décevants.

Même en cas de ralentissement alarmant du redressement du marché du travail américain, "la Fed ne peut pas faire grand chose, compte tenu de la flambée des prix de l'énergie qui continue de renforcer les anticipations d'inflation", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

"L'attention des investisseurs devrait donc encore continuer de se porter sur le marché des matières premières, et notamment le marché du gaz qui a été l'objet d'une forte volatilité et d'une baisse impressionnante de la liquidité cette semaine", écrit de son côté Christopher Dembik, directeur stratégie et macroéconomie de Saxo Banque.

L'envolée des prix de l'énergie vient renforcer les anticipations d'inflation et pourrait peser sur la croissance.

Sur le marché de la dette souveraine, le taux américain à maturité dix ans atteignait 1,60% vendredi matin, un niveau qui pèse sur les indices boursiers.

La tech freinée par l'obligataire

L'escalade des taux d'emprunt pénalisait les valeurs technologiques déjà peu rassurées par l'annonce du gouverneur de la banque centrale chinoise de durcir la réglementation dans les paiements en ligne.

A Paris, STMicroelectronics (-1,69% à 36,25 euros), Dassault Systèmes (-1,72% à 44,08 euros) et Capgemini (-1,28% à 176,95 euros) fermaient la marche. A Francfort, le TecDax lâchait 0,59% 3.597.91 points.

L'aérien monte

A Londres, les compagnies aériennes étaient en hausse, IAG, maison mère de British Airways et Iberia grimpait de 2,65% à 181,5 pence tandis qu'Easyjet progressait de 1,31% à 647,6 pence, au lendemain d'un nouvel assouplissement dans les restrictions d'entrées dans le pays liées à la pandémie.

Du côté du pétrole et de l'euro

Les cours du pétrole se maintenaient en hausse vendredi.

A 08H15 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre avançait de 1,35% par rapport à la clôture de mercredi à 83,07 dollars, à Londres.

A New York, le baril de WTI pour le mois de novembre s'octroyait 1,46% à 79,44 dollars.

L'euro faisait du surplace face au billet vert (-0,06%) à 1,1547 dollars.

La dynamique de hausse se poursuivait sur le bitcoin (+1,79%) à 55.150 dollars.

afp/lk