Paris (awp/afp) - Les marchés ont reculé vendredi dans la perspective d'un resserrement monétaire à venir aux États-Unis, se montrant plus inquiets sur la persistance de l'inflation compte tenu des prix du pétrole et moins optimistes sur les résultats d'entreprises.

L'ensemble des places européennes ont fini franchement dans le rouge: Francfort (-1,94%), Paris (-1,75%), Londres (-1,20%) et Milan (-1,84%). A Zurich, le SMI a cédé 1,63%.

A Wall Street, le Dow Jones, qui a clôturé en baisse jeudi pour la cinquième séance de suite, cédait 0,20% à l'ouverture. L'indice Nasdaq, à forte concentration technologique, qui a perdu 1,15% jeudi, lâchait 0,42%, et l'indice élargi S&P 500, 0,33%.

"Les investisseurs s'interrogent sur la prochaine remontée des taux de la Fed. Elle est attendue pour la réunion de mars, mais l'ampleur de la hausse (25 ou 50 points de base) est aujourd'hui le facteur d'incertitude", selon une note d'Edmond de Rotschild.

La Réserve fédérale américaine (Fed) réunit son comité de politique monétaire en milieu de semaine prochaine et les investisseurs attendent des précisions sur son scénario de remontée des taux.

Avec la hausse de l'inflation et des prix du pétrole au plus haut depuis 7 ans, la Fed durcit sa politique monétaire en réduisant ses achats d'actifs avant de relever ses taux directeurs.

Le marché envisage une série de hausses de taux cette année dont la première en mars.

A ces craintes, "il faut ajouter la prudence de certains investisseurs alors que les premiers résultats annuels commencent à tomber, sans oublier les tensions entre la Russie d'un côté et l'Europe et les Etats-Unis de l'autre", estiment les experts d'Edmond de Rotschild.

Après les résultats des banques américaines, qui ont été jugés mitigés ces derniers jours, les investisseurs ont été déçus vendredi par des résultats d'entreprises, Netflix en tête. Au lendemain de la publication de prévisions de croissance de la plateforme historiquement basses, le titre de la plateforme de vidéo en ligne par abonnement dégringolait de plus de 20% vendredi à la Bourse de New York.

"Le secteur technologique qui s'est érigé comme le grand gagnant de la crise sanitaire, peine à retrouver le chemin de la hausse depuis plusieurs semaines à mesure que la remontée des taux semble de plus en plus inévitable", selon Edmond de Rotschild.

Les tensions géopolitiques autour du dossier ukrainien ont également contribué à alimenter la pression sur les marchés.

Cette semaine, les rendements des emprunts d'Etat ont franchi des seuils à la hausse, à l'instar du taux à 10 ans allemand revenu brièvement en territoire positif, mais ils se repliaient vendredi. Le rendement américain à 10 ans s'élevait à 1,75%, loin du pic de 1,89% atteint en milieu de semaine.

Le pétrole reflue après ses records ___

Les cours du pétrole fléchissaient, neutralisés par les stocks américains en augmentation, mettant fin à une série de gains quotidiens forts dans un marché avec peu d'appétit pour les actifs à risque.

Vers 17H20 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 0,86% à 87,60 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 0,75% à 84,90 dollars.

Les minières ont creusé leurs pertes ___

A Paris, ArcelorMittal a chuté de 7,33% à 28,84 euros. Sur la place britannique, Evraz a chuté de 4,18% à 540,60 pence, BHP de 3,16% à 2.423,50 pence et Anglo American de 2,70% à 3.429,50 pence.

L'éolien dans la tempête ___

Le fabricant de turbines Siemens Energy s'est effondré de 16,63% à 19,13 euros après avoir abaissé ses prévisions pour l'année 2022, surtout en raison de sa filiale dans l'éolien Siemens Gamesa, qui a revu en baisse ses perspectives.

L'euro monte et le bitcoin chute ___

L'euro montait de 0,31% à 1,1348 dollar tandis que le bitcoin chutait de 6,79% à 38.520 dollars vers 17H25 GMT.

afp/rp