New York (awp/afp) - Les marchés boursiers se sont montrés attentistes mercredi avant les annonces de la Réserve fédérale (Fed) et les résultats de géants technologiques américains tandis que Wall Street a réagi positivement au ton équilibré du patron de l'institution, Jerome Powell.

Les indices européens ont peu fluctué sur la séance. Paris a légèrement reculé de 0,07%, tout comme Londres (-0,14%). Francfort a progressé de 0,35% et Milan de 0,39%. A Zurich, le SMI a cédé 0,75%.

La Fed a relevé comme attendu de 25 points de base ses taux au jour le jour, ce qui représente un ralentissement du rythme des précédents tours de vis monétaires.

A New York, les indices qui avaient commencé dans le rouge ont terminé nettement en territoire positif. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a grimpé de 2,00% et le S&P 500 de 1,05% tandis que le Dow Jones est revenu à la stabilité (+0,02%).

Sur le marché obligataire, les taux à dix ans sur les bons du Trésor américain se sont nettement détendus à 3,41% au lieu de 3,50%.

Les investisseurs se sont focalisés non pas tant sur l'ampleur de la hausse des taux de la Fed, attendue d'un quart de point, que sur le discours du président de l'institution Jerome Powell qui a donné des indications sur l'évolution des taux cette année.

Le patron de la banque centrale a indiqué qu'au moins deux autres hausses des taux étaient possibles cette année, ce qui pourrait impliquer une pause au printemps, tout en rejetant l'idée, si l'économie se comporte comme prévu, qu'une réduction des taux intervienne cette année. Mais dans le même temps, il a insisté sur le fait que ces décisions restaient dépendantes des données économiques.

"Il y en avait pour tout le monde, pour les faucons (ou partisans d'une lutte sévère contre l'inflation) comme les colombes (plus souples sur la politique monétaire)", a commenté Tom Cahill de Ventura Wealth Management. "Son ton était très équilibré", a-t-il ajouté.

"Le marché a apparemment décidé que la conférence de presse de (Jerome) Powell était moins offensive qu'attendu", a commenté, dans une note, Matthew Weller, de StoneX.

Jeudi, les marchés se tourneront vers l'Europe, où la BCE et la BoE devraient toutes deux remonter leurs taux de 0,5 point de pourcentage.

Dans la zone euro la hausse des prix à la consommation s'est nettement ralentie en janvier, pour le troisième mois de suite, mais l'inflation hors prix de l'énergie et de l'alimentation se maintient à 5,2%, un niveau record, très au-dessus du plafond de 2% d'inflation fixé par la BCE.

Pour Yann Azuelos, gérant de fonds chez Mirabaud, "la BCE est dans une situation complexe car il y a un risque de non-efficacité de ses hausses de taux sur l'inflation".

Parmi les résultats du jour ___

L'action Snap a chuté de 10,29%. Son réseau social Snapchat continue de gagner des utilisateurs et de perdre de l'argent.

L'éditeur de jeux video Electronic Arts a perdu 9,26%, après des projections décevantes, entre le retard de la sortie du prochain opus de Star Wars et l'annulation de deux jeux sur mobile.

Quant à Meta, l'action grimpait de plus de 18% dans les échanges électroniques après la clôture, alors que le géant des réseaux sociaux a affiché un chiffre d'affaires plus fort qu'attendu, bien qu'en recul. Il s'agit de la première diminution de son chiffre d'affaires annuel depuis son entrée en Bourse en 2012.

Le groupe britannique de téléphonie Vodafone (-2,08% à Londres) a dévoilé un chiffre d'affaires légèrement effrité pour son troisième trimestre décalé à cause du ralentissement en Europe.

L'action du groupe pharmaceutique suisse Novartis a cédé 2,72% à Zurich, après l'annonce d'un bénéfice net en baisse de 91% au quatrième trimestre 2022, compte tenu d'un gain exceptionnel un an plus tôt.

Darktrace se défend de toute irrégularité comptable ___

L'action de la société de sécurité informatique a repris 4,42% à Londres, après avoir plongé en début de semaine sur des allégations d'irrégularités comptables par un fonds d'investissement américain, démenties par l'entreprise.

Du côté des devises et du pétrole ___

Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse, déprimés par une accumulation des stocks de brut et de produits dérivés aux Etats-Unis.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, avec échéance en avril, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a abandonné 3,06%, pour clôturer à 82,84 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec livraison en mars, il a lui cédé 3,11%, à 76,41 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro a brièvement atteint le seuil symbolique de 1,10 dollars, au plus haut depuis dix mois.

afp/rp