Paris (awp/afp) - Les marchés européens s'affichaient globalement en repli mardi matin, peinant à capitaliser sur leur rebond de la veille malgré la bonne orientation des Bourses asiatiques alors que les investisseurs continuent de s'interroger sur les intentions de la Fed.

Alors qu'ils étaient parvenus à se ressaisir en fin de séance lundi, les Bourses européennes repassaient en territoire négatif: vers 08H30 GMT, Paris (-0,20%), Francfort (-0,39%) et Milan (-0,47%) reculaient, seule la Bourse de Londres tirant son épingle du jeu (+0,17%). En Suisse, l'indice vedette SMI perdait 0,58%.

Plus tôt dans la séance, la Bourse de Tokyo avait pourtant terminé sur une forte avance, rebondissant de 3,12% dans le sillage de la nette reprise de Wall Street la veille.

De son côté, la Bourse de Shanghai a pris 0,8% tandis que celle de Hong Kong a cédé 0,3%.

"La dernière livraison des projections des membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) aux Etats-Unis a perturbé le marché", note Hervé Goulletquer, analyste chez LBPAM.

"Le message principal à retenir est celui d'une plus grande confiance collective dans le processus d'amélioration de la situation économique du pays. Ce qui justifie de commencer à préparer les esprits à une inévitable normalisation de la politique monétaire", complète-t-il.

La Réserve fédérale américaine prévoit un double relèvement de ses taux en 2023 mais le président de la Réserve fédérale de Saint Louis, James Bullard semble préconiser une hausse dès 2022 si l'inflation américaine reste élevée d'ici là.

"L'accent est mis aujourd'hui sur le discours du président de la Fed devant le Congrès américain", estime pour sa part Andreas Lipkow, analyste pour Comdirect.

Jerome Powell va présenter une économie sur la bonne voie lors de son audition, malgré une inflation qui s'est "considérablement" accélérée ces derniers mois.

S'il répète que la Fed continuera de faire tout son possible pour soutenir l'économie "aussi longtemps qu'il le faudra pour achever la reprise", le président de la Banque centrale américaine ne donne toujours aucun détail sur le calendrier envisagé pour diminuer cette aide.

Côté indicateurs, avant l'intervention de M. Powell dans la soirée, les investisseurs prendront connaissance des reventes de logements en mai aux Etats-Unis ainsi que de la confiance des consommateurs pour juin en zone euro.

Les pétrolières mènent la danse

Les titres liés au pétrole étaient bien orientés à la faveur de la récente progression des cours du brut, qui les a portés au plus haut depuis octobre 2018 lundi.

A Paris, TechnipFMC s'affichait en tête du SBF 120 (+2,87% à 7,82 euros) tandis que CGG gagnait 1,79% à 0,86 euro et que TotalEnergies s'appréciait de 0,65% à 40,22 euros.

A Londres, Shell était en tête de la cote (+2,22% à 1392,60 pence) et BP prenait 1,63% à 322,00 pence.

EssilorLuxottica dans le rouge

A Paris, le titre du géant de l'optique perdait 2,10% à 147,24 euros. Le tribunal d'arbitrage auprès duquel le distributeur d'optique néerlandais GrandVision, qu'EssilorLuxottica souhaite racheter, et la société d'investissement HAL avaient engagé fin juillet 2020 une procédure a rendu un avis favorable au groupe franco-italien, jugeant que ce dernier était en droit de mettre fin à la transaction avec GrandVision s'il le souhaitait.

Porsche va produire des cellules de batteries

Volkswagen cédait 0,82% à 224,80 euros. Porsche, sa filiale de luxe, va se lancer dans la production de cellules de batteries, dans le cadre d'une co-entreprise avec la société allemande spécialisée Customcells, dans laquelle elle investit près de 100 millions d'euros.

Le pétrole souffle, l'euro et le bitcoin reculent également

Les cours du brut se repliaient après avoir atteint de nouveaux sommets, dans le sillage de l'élection du conservateur Ebrahim Raïssi en Iran.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a atteint 75,30 dollars vers 07H00 GMT, un plus haut depuis plus de deux ans, avant de reculer légèrement (-0,16% à 74,78 dollars).

A New York, le baril de WTI pour le mois de juillet, dont c'est le dernier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 0,43% à 73,34 dollars, après avoir atteint lundi 73,96 dollars, un plus haut depuis octobre 2018.

L'euro cédait pour sa part 0,21% face au billet vert, à 1,1894 dollar.

Le bitcoin reculait de 1,2% à 32.192 dollars.

afp/al