New York (awp/afp) - Les marchés occidentaux ont été contrariés mercredi par une nouvelle salve d'un membre de la banque centrale américaine (Fed) en faveur d'un maintien des taux élevés à moyen terme, qui fait craindre pour la trajectoire de l'économie américaine.

Les Bourses européennes ont fini sans réelle tendance. Londres a progressé de 0,26% et l'indice FTSE 100 a, plus tôt, atteint un nouveau sommet historique à 7.934,66 points, après un précédent record vendredi.

La Bourse de Francfort a pris 0,60%, Milan 0,15%, tandis que Paris a cédé 0,18%, ralentie par les résultats de la banque Société Générale. A Zurich, le SMI a gagné 0,38%.

A Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,61%, l'indice Nasdaq a perdu 1,68% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 1,11%.

Alors que le marché digérait encore les propos du président de la Fed, Jerome Powell, tenus mardi, un autre membre de l'institution a enfoncé le clou mercredi.

Le président de l'antenne de New York John Williams a évoqué un taux directeur entre 5,25% et 5,50% en fin d'année, ce qui signifierait, au minimum, un triple relèvement d'un quart de point à chaque fois d'ici l'été, et aucune baisse jusqu'en décembre.

Or, il y a encore une semaine, les investisseurs pariaient sur une seule hausse, suivie de deux baisses.

Jerome Powell avait déjà écarté mardi toute baisse de taux avant 2024.

"Ils vont garder les taux trop hauts", a commenté Jack Ablin, de Cresset Capital, "et cela va mettre sous pression les résultats des sociétés, qui réagissent beaucoup plus rapidement à un resserrement monétaire que ne le fait l'inflation."

La tech en souffrance ___

La perspective de taux élevés pour une période prolongée est défavorable aux valeurs technologiques et de croissance qui dépendent, plus que les autres, des conditions de crédit pour financer leur développement rapide.

Amazon (-2,02%), Meta (-4,27%) ou les fabricants de semi-conducteurs, AMD (-1,42%), Qualcomm (-3,26%) et Texas Instruments (-3,81%) en ont ainsi tous fait les frais mercredi.

Même Microsoft (-0,31%) a essuyé une averse malgré ses annonces de la veille, avec l'intégration du robot conversationnel ChatGPT à son moteur de recherche Bing.

Quant à Alphabet (-7,66%), il a été doublement pénalisé par la sombre humeur générale et les craintes de voir Microsoft menacer la suprématie de Google dans le secteur des moteurs de recherche.

Maillot qatari pour Manchester? ___

Le club anglais de football Manchester United a pris 10,51% à New York, après que plusieurs médias britanniques ont rapporté que l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani pourrait bientôt faire une offre de rachat.

Bayer change de tête ___

Le géant allemand de la chimie Bayer a bondi de 6,01%, après l'annonce du départ anticipé de son PDG Werner Baumann, remplacé par Bill Anderson, un manager américain venu du groupe Roche, sur fond de critiques croissantes de fonds activistes.

Du côté des devises et du pétrole ___

Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse mercredi, pour la troisième séance consécutive, du fait de perturbations dans la fourniture de brut liées, entre autres, au tremblement de terre en Turquie et en Syrie.

Malgré un gonflement des stocks hebdomadaires américains, une donnée normalement baissière pour le marché, le cours du baril de Brent a avancé de 1,67% à 85,09 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, a gagné 1,72% à 78,47 dollars.

Le dollar était quasiment stable (-0,01%) face à l'euro, à 1,0713 dollar.

Le bitcoin valait 22.965 dollars, en baisse de 1,02%.

afp/rp