Paris (awp/afp) - Les craintes de récession pesaient sur le marché obligataire vendredi, tandis que l'attente des chiffres de l'emploi américain figeait les Bourses mondiales.

La Bourse de New York était annoncée stable, selon les contrats à terme des trois principaux indices.

En Europe, Francfort grappillait 0,07%, Milan cédait 0,05% et Londres 0,11%, 11H45 GMT. Paris était pour sa part en baisse de 0,41%, lesté par les valeurs du luxe qui reculent face aux tensions sino-américaines. A Zurich, le SMI gagnait 0,08%.

Les Bourses asiatiques ont terminé en hausse et Taipei a grimpé de plus de 2% grâce à l'apaisement des craintes d'un conflit entre Taïwan et la Chine.

Sur le marché obligataire, les craintes macroéconomiques sont au plus haut. Le taux de la dette américaine à deux ans est supérieur à celui de l'équivalent à 10 ans depuis plusieurs semaines -fait rare et jugé annonciateur d'une récession. L'ampleur de l'écart en faveur du taux à deux ans a même atteint jeudi un record depuis 2000.

"Les marchés obligataires ignorent le resserrement des banques centrales et se concentrent davantage sur un ralentissement économique et une récession imminents", explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Le nombre de créations d'emplois et le taux de chômage des Etats-Unis en juillet seront publiés à 12H30 GMT. "Une baisse de 372.000 (en juin, ndlr) à 250.000 de création d'emplois est largement attendue", prévoit Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

Ces chiffres seront scrutés par les investisseurs qui tentent d'anticiper les prochaines mesures de la Banque centrales américaine, la Fed. Ils avaient décelé un changement de ton dans le discours du président de la Fed de la semaine dernière et espèrent désormais un ralentissement de la hausse des taux de l'institution monétaire.

Si certaines données "suggèrent que l'emploi et l'inflation ont ralenti dans certaines parties de l'économie", il n'est pas encore certain pour les marchés que cela soit suffisant pour que la Fed change de cap, estime Stephen Innes, analyste de SPI Asset management.

De bon augure concernant l'inflation, les prix du pétrole ont baissé de plus de 9% depuis le début de la semaine, le cours du baril américain de WTI est même repassé sous la barre des 90 dollars, à son niveau d'avant l'invasion russe de l'Ukraine.

"La récente chute des prix du pétrole (...) a contribué à la perception du marché selon laquelle l'inflation est susceptible d'atteindre un pic bientôt, ce qui réduit la pression sur la Fed pour qu'elle relève ses taux de manière aussi agressive", a déclaré Rodrigo Catril de la National Australia Bank.

Vers 11H40 GMT, les cours stagnaient après leur chute de la veille en raison des craintes d'un ralentissement économiques.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, cédait 0,20% à 93,93 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre reculait de 0,30% à 88,33 dollars.

Les investisseurs gardent également un oeil sur les exercices militaires chinois autour de Taïwan. En représailles de la visite de la cheffe des députés américains Nancy Pelosi à Taipei, la Chine a annoncé mettre fin à la coopération avec les Etats-Unis sur plusieurs dossiers.

WPP en bas de l'affiche ___

Le géant britannique de la publicité WPP baissait de 7,33% à Londres, après avoir annoncé un bénéfice net en petite hausse de 2% mais des marges en baisse au premier semestre.

Dans son sillage, Publicis reculait de 3,21%, JCDecaux de 1,66% à Paris. Et à Francfort Stroeer SE & Co perdait 3,47%.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

L'euro perdait 0,10% face au billet vert, à 1,0236 dollar.

Le bitcoin prenait 3,69% à 23.345 dollars.

afp/rp