Paris (awp/afp) - Le discours du président de la banque centrale américaine a semé mardi le trouble sur les marchés, qui ont du mal à évaluer les prochaines étapes de la politique monétaire de l'institution.

Les Bourses européennes ont ainsi fini sans réelle tendance. Londres a progressé de 0,26% et l'indice FTSE 100 a plus tôt atteint un nouveau sommet historique à 7.934,66 points, après un précédent record vendredi. La Bourse de Francfort a pris 0,60%, Milan 0,15%, tandis que Paris a cédé 0,18%, ralentie par les résultats de Société Générale. A Zurich, le SMI a gagné 0,38%.

A Wall Street, le Dow Jones cédait 0,48%, le Nasdaq 1,37% et le S&P 500 0,92% vers 17H00 GMT.

Le patron de la banque centrale américaine Jerome Powell, a déclaré mardi que de nouvelles hausses de taux seraient probablement nécessaires si les données économiques continuaient d'être plus solides que prévu aux États-Unis. Mais il a aussi réaffirmé que l'inflation fléchissait, ce qui, aux yeux des investisseurs, peut préfigurer une pause dans le relèvement des taux.

Jerome Powell "a été dans le même registre qu'après la réunion de la Fed", il y a une semaine, a estimé Karl Haeling, de LBBW, ce qui a suscité du "soulagement" parmi les investisseurs, rassurés qu'"il n'ait pas saisi l'occasion pour se montrer plus offensif".

Ces propos ont calmé certaines craintes soulevées par des chiffres du marché de l'emploi américain plus élevés qu'attendu, pour Céline Weill-Alliel, gérante d'Uzès Gestion "Powell n'a pas été aussi ferme que ce à quoi s'attendaient les marchés actions".

Les opérateurs de marché prêteront grande attention aux prochains chiffres de l'inflation aux États-Unis attendus mardi (indice CPI pour janvier), et écouteront d'ici là encore quelques prises de parole de banquiers centraux américains.

Résultats d'entreprises "assez bons" ___

Sur le front microéconomique, Céline Weill-Alliel estime que "les résultats d'entreprises sont assez bons; ils montrent un dynamisme et selon moi il n'y a pas de récession en vue, donc les marchés sont bien orientés".

La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC) et de livraisons de repas Uber montait de 2,62% après avoir rapporté un profit au quatrième trimestre 2022 et des résultats bien meilleurs que prévu.

Le géant norvégien de l'énergie Equinor (+6,85%) a publié des résultats record pour 2022 grâce à la flambée des cours.

La chaîne de restauration rapide d'inspiration mexicaine Chipotle reculait de 5,38% après des résultats jugés décevants.

Maillot qatari pour Manchester? ___

Le club anglais de football Manchester United grimpait de 13,59% à New York, après que plusieurs médias britanniques ont rapporté que l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani pourrait bientôt faire une offre de rachat.

Bayer change de tête ___

Le géant allemand de la chimie Bayer a bondi de 6,01%, après l'annonce du départ anticipé de son PDG, Werner Baumann, remplacé par Bill Anderson, un manager américain venu du groupe Roche, sur fond de critiques croissantes de fonds activistes.

Du côté des devises et du pétrole ___

Le dollar perdait un peu du terrain, alors que le patron de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell n'a pas convaincu les marchés de sa volonté de remonter les taux.

Vers 16H50 GMT, l'euro grappillait 0,03% à 1,0729 dollar pour un euro et la livre prenait 0,27% à 1,2080 dollar.

Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse, pour la troisième séance consécutive: le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 0,54% à 84,14 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, gagnait 0,13% à 77,23 dollars.

Le bitcoin valait 22.870 dollars, en baisse de 1,41%.

afp/rp